La promotion du livre de Malala censurée à Peshawar

Une rencontre autour du livre autobiographique de Malala Yousafzai qui devait avoir lieu le 28 janvier 2014 au centre d'études régionales de l'université de Peshawar (Nord-Ouest) a été annulée sous la pression des autorités locales. “Nous regrettons profondément cette manoeuvre politicienne, qui constitue une entrave à la liberté de l’information. Prétendre ne pas être en mesure d’assurer la sécurité de l’événement pour en empêcher la tenue est purement spécieux. L’opinion du gouvernement à propos de l’ouvrage de cette blogueuse ne doit pas entrer en ligne de compte, et encore moins engendrer un mouvement de censure. Nous espérons que la re programmation de l’événement, prévu le 5 février prochain se tiendra sans interférence aucune”, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie Pacifique de Reporters sans frontières. Les organisateurs ont été informés le 27 janvier par des fonctionnaires de police qu’aucun dispositif de sécurité ne pourrait être mis en place lors de l’événement, les contraignant ainsi à l’annuler. Selon Khadim Hussain, l’un des organisateurs de la rencontre, deux ministres de la province du Khyber Pakhtunkhwa (dont Peshawar est la capitale) seraient personnellement intervenus pour empêcher la tenue de l’événement : Shah Farman, ministre de l’Information et Inayatur Rehman, ministre du gouvernement local. Le gouvernement a déclaré le jour prévu de l’événement qu’il ne s’opposait pas au lancement du livre, mais à l’utilisation, à “des fins politiques” de l’université de Peshawar par les organisateurs de l’événement. Menacée dans son propre pays, Malala Yousafzai ne devait pas être présente à l’événement organisé par la fondation pour l’éducation Baacha Khan, l’organisation Strenghtening participatory et le Centre d’études régional. Malala Yousafzai, auteure du livre "Moi, Malala, je lutte pour l'éducation et je résiste aux Taliban", a survécu à une attaque de ces derniers en octobre 2012. Elle tient un blog sur le site de la BBC Urdu depuis 2009, et vit aujourd’hui en Grande Bretagne avec sa famille. Le Pakistan se situe à la 159ème position sur 179 dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016