La police célèbre la Journée internationale de la liberté de la presse par des arrestations et des bastonnades de journalistes

Les violences policières qui se sont produites à Islamabad et à Lahore, le 3 mai 2005, témoignent de l'utilisation répétée de la répression contre la presse pakistanaise. Ces événements ont un amer goût de déjà-vu puisque Reporters sans frontières dénonçait il y a à peine deux semaines, des incidents similaires à Lahore et à Karachi. « Devant de tels agissements des forces de sécurité, le gouvernement d'Islamabad ne peut sérieusement prétendre accorder davantage de liberté à la presse que tous ses prédécesseurs. Ce discours n'a de substance que s'il est en phase avec la réalité. Les autorités pakistanaises doivent mettre fin aux exactions commises contre les journalistes et seulement ainsi pourront-elles véritablement convaincre de leur volonté de promouvoir la liberté de la presse», a déclaré Reporters sans frontières. A Islamabad, le 3 mai, pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse, une cinquantaine de journalistes pakistanais s'étaient rassemblés pacifiquement devant le Parlement à Islamabad. A peine constituée, la procession a été rapidement dispersée à coups de matraques par les forces de sécurité. Pervez Shaukat, président de la Pakistan Federal Union of Journalists (PFUJ), fait partie de la trentaine de journalistes arrêtés par la police. Poussés à l'intérieur de deux bus, les journalistes ont été conduits dans un premier temps au poste de police local, puis au centre de détention de Sahala, dans la banlieue d'Islamabad. Le matériel des journalistes leur a été arraché et leurs téléphones portables confisqués. Ils ont été relâchés au bout de trois heures. Des journalistes chargés de couvrir les sessions de l'Assemblée nationale ont décidé de boycotter la séance du jour en signe de solidarité avec leurs collègues détenus. Des parlementaires membres de l'opposition se sont joints à ce mouvement de protestation pour dénoncer les méthodes répressives de la police contre un rassemblement pacifique. Dans la même journée, à Lahore (Est), 200 journalistes se sont rassemblés avec l'intention de se rendre à la résidence du gouverneur du Pendjab afin de réclamer notamment une amélioration de leurs conditions de travail. Les forces de sécurité ont chargé la foule et blessé neuf journalistes. Le ministre de l'Information, Sheikh Rashid Ahmed, a déclaré qu'il s'agissait d'un incident fortuit.
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Updated on 20.01.2016