Reporters sans frontières salue la libération anticipée de Li Minying, ancien directeur du journal Nanfang Dushi Bao. Li Minying ainsi que son confrère Yu Huafeng (photo), président du quotidien, avaient été respectivement condamnés, en 2004, à des peines de prison de six et huit ans, pour "corruption". Yu Huafeng purge toujours sa peine dans la province du Guangdong (Sud).
Reporters sans frontières se réjouit d'apprendre que la peine de prison de Yu Huafeng, ancien directeur du journal Nanfang Dushi Bao, a été réduite d'un an. Cette nouvelle arrive neuf jours après la libération de son collègue Li Minying avec qui il avait été condamné pour "corruption". D'après l'avocat de Yu Huafeng, les raisons de cette décision ne sont pas connues.
Yu Huafeng avait été arrêté le 14 janvier 2004 et condamné en appel, en mai, à huit ans d'emprisonnement. La loi chinoise permet la libération des détenus qui ont purgé la moitié de leur peine. Yu Huafeng pourrait ainsi être libéré dès le mois de juin 2007, trois ans et demi après son arrestation à Canton (Sud).
-------------
13.02.2007Li Minying du Nanfang Dushi Bao libéré trois ans avant la fin de sa peine
Reporters sans frontières se félicite de la libération de Li Minying, ancien directeur du journal Nanfang Dushi Bao, intervenue près de trois ans avant la fin de sa peine. Il avait été arrêté en janvier 2004 et condamné en appel à six ans de prison pour "corruption" avec YuHuafeng, président du journal. Le rédacteur en chef, Cheng Yizhong, avait également été détenu sans jugement en 2004 dans la même affaire.
"Li Minying aura donc passé trois ans de sa vie derrière les barreaux, condamné injustement pour avoir été un patron de presse dynamique et courageux. Cette libération est une très bonne nouvelle, mais il est urgent de se mobiliser pour obtenir la libération de Yu Huafeng, toujours emprisonné pour son travail à la tête du Nanfang Dushi Bao", a affirmé l'organisation.
Le 12 février 2007, Li Minying est sorti libre de la prison de Panyu dans la province de Guangdong (Sud). Il est en bonne santé et a pour l'instant refusé de faire des commentaires, notamment pour ne pas nuire à son collègue Yu Huafeng, toujours détenu.
Selon la loi, un prisonnier qui a purgé plus de la moitié de sa peine peut être libéré. Il semble que Li Minying, soutenu par de nombreux journalistes chinois, ait bénéficié de deux remises de peine successives. Lors de sa détention, il était bien traité et pouvait téléphoner régulièrement à ses proches.
Selon son avocat et son épouse contactés par Reporters sans frontières, cette libération ne leur a été annoncée qu'il y a quelques jours.
Le 7 mai 2004, la Cour intermédiaire de Canton avait réduit les peines de prison de Yu Huafeng et Li Minying. Yu Huafeng avait été condamné à huit ans d'emprisonnement alors qu'il avait écopé de douze ans en première instance. Li Minying avait vu sa peine réduite de onze à six ans de détention. Les juges avaient déclaré : "Les premiers verdicts étaient basés sur des faits clairs et des preuves réelles. La procédure judiciaire était légale, mais la punition était relativement lourde." L'avocat des journalistes, Xu Zhiyong, avait défendu l'innocence de ses clients : "Nous pensons tous que c'est une injustice." En 2005, la Haute Cour du Guangdong avait rejeté leur nouvel appel. Quelques semaines plus tard, 2 356 journalistes chinois avaient signé une pétition demandant la libération de leurs confrères.
Face aux accusations de corruption, les confrères de Yu Huafeng et Li Minying affirment qu'ils n'ont fait que distribuer des primes à certains employés, liées aux revenus publicitaires en forte croissance du NanfangDushi Bao. Selon de nombreux témoignages, des officiels avaient monté de toutes pièces ce procès pour punir les responsables de ce quotidien libéral qui avait publié une série d'enquêtes sur le SRAS et sur le décès d'un jeune graphiste, Sun Zhigang, battu à mort dans un commissariat de Canton.