La peine de mort requise contre quatre journalistes : Reporters sans frontières en appelle à la clémence de la justice éthiopienne
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Alors que la Haute Cour fédérale de justice doit rendre son verdict le 16 juillet, Reporters sans frontières appelle à la clémence suite au réquisitoire prononcé le 9 juillet 2007 par le procureur Abraha Tetemke, réclamant la peine de mort contre trente-huit opposants politiques, dont quatre journalistes.
"En réclamant la peine capitale à l'encontre des membres de la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD), le procureur confirme à la communauté internationale que le gouvernement de Meles Zenawi tente de faire taire toute opposition politique. Ce réquisitoire est délirant. La Haute Cour doit maintenant le contredire, et prouver que l'Ethiopie est capable de respecter la liberté d'expression", a déclaré l'organisation.
Parmi les accusés figurent Mesfin Tesfaye, rédacteur en chef de Abay, Andualem Ayele, rédacteur en chef d'Ethiop, Wonakseged Zeleke, rédacteur en chef de Asqual, et enfin Dawit Fassil, rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire disparu Satenaw, qui avait été relâché sous caution en avril 2007, mais à nouveau placé en détention.
D'après plusieurs sources non officielles, des négociations auraient lieu entre les leaders de l'opposition et le gouvernement, qui permettraient d'influer sur le dénouement du procès.
Le 11 juin, la Haute Cour avait reconnus les accusés coupables d'avoir "tenté de renverser l'ordre constitutionnel", en considérant que leur refus de présenter leur défense était un aveu de culpabilité. Mesfin Tesfaye et Andualem Ayele risquaient dans un premier temps la peine de mort ou l'emprisonnement à vie pour "incitation à la révolte" et "conspiration en vue de renverser l'ordre constitutionnel", tandis que Wonakseged Zeleke encourait dix ans de prison, pour les mêmes chefs d'accusation. Dawit Fassil, poursuivi pour "propagation de fausses nouvelles", encourrait trois ans de prison.
Les quatre journalistes avaient été arrêtés dans le cadre des rafles de novembre 2005, opérées par le gouvernement afin de réprimer les manifestations de l'opposition contre des fraudes intervenues lors des élections législatives qui venaient d'avoir lieu. Quinze journalistes sont actuellement emprisonnés dans le pays.
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Updated on
20.01.2016