38 chefs d'Etat et de gouvernement asiatiques et européens se réuniront à Helsinki du 9 au 11 septembre lors des sommets UE-Chine et ASEM 6. Reporters sans frontières appelle l'Union européenne à évoquer la situation des libertés d'expression et de la presse aux délégations birmane, chinoise, laotienne et vietnamienne.
Reporters sans frontières est déçue que l'Union européenne, et plus particulièrement la présidence finlandaise, n'ait pas inclue la question des droits de l'homme, et notamment de la liberté de la presse, dans les agendas des sommets UE-Chine du 9 septembre et de l'ASEM 6 des 10 et 11 septembre 2006. Les deux sommets réuniront 38 chefs d'Etat et de gouvernement à Helsinki.
“Nous sommes également choqués que la junte birmane participe officiellement au Sommet ASEM6, en violation de la politique de sanctions européennes à l'encontre de la Birmanie. Le régime de Rangoon réprime à tour de bras et la seule chose que l'UE trouve à faire est de leur donner une légitimité internationale en les invitant. De même, la Chine, le Viêt-nam, le Laos participent au Sommet sans que l'on sache clairement si la situation de la liberté d'expression sera évoquée. La liberté de la presse est l'un des défis de la globalisation et le développement durable ne se fera pas sans elle. Pourquoi alors éviter le sujet ?”, a déclaré Reporters sans frontières.
Au moins 95 journalistes et internautes sont actuellement emprisonnés dans les pays de l'ASEM, notamment sept journalistes birmans et 50 internautes et cyberdissidents chinois. L'Asie est de loin la plus grande prison du monde pour les professionnels de l'information.
En dépit de l'interdiction décidée par l'UE de délivrer des visas à des dignitaires de la junte militaire birmane, le gouvernement finlandais va accueillir Nyan Win, ministre birman des Affaires étrangères. Le 6 septembre, le ministre finlandais des Affaires étrangères avait pourtant condamné le bilan des droits de l'homme en Birmanie. « La question birmane devrait être évoquée pendant le sommet comme ce fut le cas à Hanoi lors du sommet ASEM5. Sans aucun résultat sur la politique des généraux birmans. Encore une fois, l'UE recule sans obtenir de contre-parties de ses partenaires asiatiques », a ajouté Reporters sans frontières.
Malgré l'absence de progrès concernant la situation des droits de l'homme, la Chine populaire, dont le Premier ministre Wen Jiabao sera présent à Helsinki, tente de faire pression pour obtenir de l'UE la levée de l'embargo sur les armes, adopté après le massacre de la place Tianamen en 1989. Comme préalable à la fin de cet embargo, le gouvernement de Pékin doit réviser son jugement sur les manifestations démocratiques de la place Tiananmen, toujours qualifiées d'incidents contre-révolutionnaires, et cesser de harceler et emprisonner les personnes, notamment les journalistes, qui défendent la mémoire des victimes de Tiananmen. Depuis 2004, Reporters sans frontières est membre de la Coalition européenne contre la levée de l'embargo des armes à la Chine populaire.