La liberté après le Printemps noir

“Sortie définitive”. La mention figure en toutes lettres sur les passeports des journalistes cubains sortis de prison en contrepartie d’un exil forcé, au cours des mois de juillet et août 2010. Ils étaient 27 à avoir été arrêtés pour leurs opinions au cours de la vague répressive du Printemps noir de mars 2003, et condamnés à des peines allant de 14 à 27 ans de prison. Ils étaient encore 19 au moment de la succession dynastique officielle entre les frères Castro en février 2008. Ils sont désormais six, en plus de quatre autres collègues emprisonnés ultérieurement, à attendre de quitter leur cellule. Et sans doute le pays. Une “libération” ? Ce n’est pas tout à fait le terme qu’emploieraient les journalistes interviewés dans cette vidéo tournée à Madrid les 19 et 20 août derniers, au moment de l’arrivée de trois des leurs. “Je serai libre quand mon pays sera libre”, insiste notamment Ricardo González Alfonso, fondateur de la revue De Cuba et correspondant de Reporters sans frontières. Première partie
Seconde partie
L’exil forcé de ces journalistes indépendants ne traduit pas l’“ouverture” attendue de la part des autorités de La Havane. Nous nous félicitons néanmoins que ces hommes, dont le seul tort est d’avoir voulu produire de l’information hors du contrôle de l’État, puissent enfin commencer une nouvelle vie. Nous saluons les efforts du gouvernement espagnol et de l’Église cubaine en leur faveur. Nous demandons, enfin, que soit levé l’embargo absurde imposé à l’île depuis 1962 par les États-Unis, afin d’obliger le régime castriste à tenir ses engagements internationaux.
Publié le
Updated on 20.01.2016