La justice incapable de contraindre les agences de sécurité à présenter le journaliste Khawar Mehdi Rizvi

Pour la quatrième fois, la Haute Cour de Karachi a été incapable, le 22 janvier, d'obliger les représentants de l'Etat à présenter Khawar Mehdi Rizvi, détenu au secret depuis le 16 décembre 2003. L'avocat du journaliste, Abid Saqi, a présenté aux juges, lors d'une audience à huis clos, les informations qui lui permettent d'affirmer que son client est détenu par une agence de sécurité pakistanaise. La Cour a de nouveau demandé aux représentants de l'Etat de tout mettre en œuvre pour localiser le collaborateur du magazine français L'Express. La prochaine audience doit avoir lieu le 27 janvier à Karachi. Le 21, le porte-parole du département d'Etat américain a déclaré à la presse que le gouvernement de son pays avait exprimé ses inquiétudes au gouvernement du Pakistan sur la situation de Khawar Mehdi Rizvi. Toute détention doit être "traitée de manière transparente et en conformité avec un processus judiciaire normal", a déclaré cet officiel à Washington. A plusieurs reprises, de hauts responsables pakistanais ont confirmé publiquement que Khawar Mehdi Rizvi était détenu pour "interrogatoire" par les services secrets militaires, ISI. ___________________________________________________________ Pour la troisième fois, le gouvernement nie devant la justice détenir Khawar Mehdi Rizvi Le journaliste est détenu au secret depuis 35 jours Le 20 janvier, deux représentants du gouvernement fédéral du Pakistan ont de nouveau nié devant deux juges de la Haute cour de Karachi que l'Etat pakistanais détenait Khawar Mehdi Rizvi, collaborateur des deux reporters français de L'Express, Marc Epstein et Jean-Paul Guilloteau. La prochaine audience est prévue le 22 janvier. Reporters sans frontières dénonce un mensonge d'Etat qui permet aux services de sécurité pakistanais de détenir, en toute impunité, un journaliste avec la bénédiction des plus hautes autorités. L'organisation s'associe au Comité de soutien international à Khawar Mehdi Rizvi pour demander la libération immédiate du journaliste qui n'a fait qu'exercer son métier. Le 20 janvier 2004, un représentant du gouvernement fédéral dans la province du Sind, Sarwar Khan, et le procureur adjoint du Pakistan, Syed Zaki Muhammad, ont nié devant deux juges de la Haute cour de la province du Sind (sud), que le gouvernement fédéral détenait Khawar Mehdi Rizvi. Les juges ont demandé au gouvernement de revenir devant la Cour le 22 janvier avec des informations précises sur la situation du journaliste. Si le gouvernement continue à nier cette arrestation, l'avocat du journaliste pourrait être entendu en audience à huis clos. Cette troisième audience fait suite au dépôt d'une demande d'habeas corpus de la part d'Abid Saqi, l'avocat de la famille de Khawar Mehdi Rizvi, pour tenter de mettre fin à la détention au secret du journaliste. Khawar Mehdi est détenu depuis 35 jours par les services de sécurité militaires pakistanais à Islamabad. Il serait soumis à de très fortes pressions. Amnesty International craint qu'il soit torturé. Le Comité de soutien international à Khawar Mehdi est composé de journalistes pakistanais, de reporters des médias français France 2, TF1, Le Monde, Libération, L'Express, des quotidiens américains The New York Times et Chicago Tribune et de Reporters sans frontières. Les trois journalistes avaient été arrêtés le 16 décembre 2003 à Karachi. Dans un article publié, le 19 janvier, dans le magazine L'Express, Marc Epstein a expliqué qu'ils avaient été interpellés après avoir interviewé un commandant taliban en Afghanistan. A aucun moment, l'intention des trois reporters n'était de ternir l'image du Pakistan.
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Updated on 20.01.2016