La fermeture du journal basque Euskaldunon Egunkaria prolongée de six mois

Le 21 juillet 2003, un juge de l'Audience nationale a décidé de prolonger de six mois les "mesures préventives" prises à l'encontre du groupe Euskaldunon Egunkaria. Soupçonné de "délit d'appartenance ou de collaboration avec l'organisation terroriste ETA", le journal en langue basque Euskaldunon Egunkaria ne paraît plus depuis le mois de février. "Nous réitérons notre opposition à la fermeture, même provisoire, du journal Euskaldunon Egunkaria, alors que la justice ne s'est pas encore prononcée sur le fond de cette affaire. Cette mesure prive les lecteurs de leur droit à l'information", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au ministre espagnol de la Justice, José-Maria Michavila. "Inquiets de l'utilisation de la notion de "mesure préventive" contre un média, nous demandons la réouverture de Egunkaria pendant toute la durée des procédures judiciaires", a-t-il ajouté. Considérant que Euskaldunon Egunkaria poursuit les mêmes objectifs que l'ETA et contribue à renforcer les structures de l'organisation terroriste en générant des sociétés-écrans, le juge Juan del Olmo a décidé de prolonger de six mois les mesures préventives contre le groupe : gel des capitaux, suspension des activités, fermeture des locaux de Egunkaria SA, de Egunkaria Sortzen SL et de la rédaction du journal. Le 20 février 2003, la police avait arrêté dix journalistes et membres du conseil d'administration de Euskaldunon Egunkaria. Le juge de l'Audience nationale avait également ordonné la fermeture du journal. Dès le lendemain, l'équipe d'Egunkaria avait lancé Egunero, un nouveau journal en langue basque, avec la bannière "Fermé mais pas muet". Deux membres du conseil d'administration, Iñaki Uria et Xavier Oleaga, sont toujours incarcérés. Reporters sans frontières rappelle que le quotidien basque Egin et la radio Egin-Irratia avaient été provisoirement fermés en juillet 1998, sur ordre du juge d'instruction Baltasar Garzón, dans le cadre d'une opération contre les réseaux de financement de l'ETA.
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Updated on 20.01.2016