La Cour suprême confirme la prison à vie pour le journaliste Rehmat Shah Afridi

Le 6 avril 2006, la cour suprême a confirmé la condamnation à la prison à vie de Rehmat Shah Afridi, ancien rédacteur en chef des quotidiens Frontier Post et Maidan. Le journaliste, accusé de trafic de drogue, clame son innoncence depuis son arrestation par l'agence antidrogue en 1999. Reporters sans frontières regrette le jugement de la Cour suprême. L'enquête policière et les premières décisions de justice ont été marquées par tellement d'irrégularités, de manipulations et de pressions que Rehmat Shah Afridi devrait être acquitté et libéré, notamment pour vices de forme. Reporters sans frontières réitère sa demande qu'une commission indépendante soit constituée pour enquêter sur la procédure qui a permis au gouvernement pakistanais de maintenir en prison un rédacteur en chef pendant près de sept ans. En juin 2004, la Haute Cour de Lahore avait commué en prison à vie la double peine de mort à laquelle avait été condamné Rehmat Shah Afridi en 2001. Les juges avaient estimé que le trafic de haschich ne peut constituer un délit passible de la peine de mort. En effet, c'était la première fois dans l'histoire judiciaire du Pakistan qu'un individu avait été condamné à la peine capitale pour ce délit. A plusieurs reprises, la justice elle-même a dénoncé les dérives de l'enquête policière, notamment la destruction de certaines preuves matérielles. La famille de Rehmat Shah Afridi et Reporters sans frontières ont rassemblé suffisamment de preuves pour démontrer que le journaliste originaire des zones tribales pakistanaises a été victime d'une vengeance de l'agence de lutte contre la drogue pour ses dénonciations des abus de pouvoir et de la corruption de cet organisme financé par le gouvernement américain. Rehmat Shah Afridi avait été condamné à mort par pendaison en juin 2001. Il avait été arrêté le 2 avril 1999 pour trafic et possession de drogue. De nombreux membres du clan Afridi sont impliqués dans le trafic de stupéfiants.