La censure d’Internet s’intensifie en Mongolie Intérieure
Organisation :
Reporters sans frontières a appris que de nouveaux sites Internet sont censurés par les autorités chinoises. Ces dernières utilisent des méthodes plus insidieuses et moins visibles qu’un simple blocage du site. Elles laissent désormais certains blogs personnels, forums et messageries instantanées accessibles, mais rendent impossible le post d’un message. Des sites, tels Ulaaq Internet Bar, semblent donc opérationnels au premier abord, mais sont en réalité complètement inutilisables.
D’auters logiciels, comme le service de messagerie instantanée Boljoo, subissent par ailleurs une censure complète depuis le 30 mai. Quant au moteur de recherche Baidu, il continue de censurer des mots-clés en chinois tels que “manifestations en Mongolie Intérieure”.
Reporters sans frontières réitère sa demande aux autorités chinoises d’arrêter toute forme de censure.
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Internet victime collatérale de la répression des manifestations en Mongolie Intérieure
31 mai 2011 Reporters sans frontières dénonce la décision des autorités chinoises de brider la connexion Internet dans la région de Mongolie Intérieure, où un mouvement de protestation entamé le 10 mai dernier prend de l’ampleur. “Encore une fois, les autorités chinoises n’hésitent pas à entraver l’accès à Internet afin d’étouffer les la contestation. Comme le Tibet et le Xinjiang, la Mongolie Intérieure est spécialement visée par la censure. La coupure ou le ralentissement d’Internet est une atteinte à la liberté d’expression et de diffusion. Loin de rétablir le calme, empêcher l’information de circuler favorise la diffusion de rumeurs et de contre-vérités. De telles mesures sont contre-productives”, a déclaré Reporters sans frontières. Dans la ville de Tongliao, des blogueurs et internautes ont été convoqués au bureau de la sécurité publique. Deux journalistes de l’agence de presse Reuters ont été pris à partie. Sortis de force de leur voiture, la police leur a expressément ordonné de ne pas conduire d’interview. Dans la capitale Hohhot, les cybercafés sont fermés faute de connexion Internet suffisante. L’accès à Internet depuis les téléphones portables est en outre complètement bloqué. Les salons de chat de la messagerie instantanée QQ sont bloqués de même que plusieurs autres réseaux sociaux. Des contenus liés aux manifestations ont été retirés des plate-formes de micro-blogging, comme Weibo et Sina. Des mots-clés très généraux mais faisant référence aux lieux de manifestations, comme Hohhot (呼和浩特) ou Ujimqin (西乌旗) sont désormais censurés sur le Web chinois. Des manifestations ont actuellement lieu en Mongolie Intérieure, pourtant généralement peu propice aux troubles, depuis la mort d’un berger, après avoir été percuté par un camion dont il s’opposait au passage sur ses pâturages. Des centaines de personnes sont descendues dans la rue pour demander justice et la fin des discriminations contre l’ethnie mongole, minoritaire dans la région. La loi martiale a depuis été instaurée dans certaines zones, et des dizaines de personnes ont été arrêtées. Parmi les revendications qui circulent sur Internet, beaucoup demandent la libération de journalistes et cyberdissidents emprisonnés voire disparus, comme le journaliste, militant des droits de l’homme et défenseur de la cause mongole Hada, et plusieurs de ses proches, jetés en prison pour avoir refusé de renoncer à leurs convictions. Hada qui a purgé sa peine de 15 ans d’emprisonnement, aurait dû être relâché le 10 décembre 2010. L’écrivain Huuchinhuu a, quant à elle, disparu depuis sa sortie de l’hôpital de Tongliao, le 27 janvier 2011. Elle était auparavant assignée à résidence pour avoir appelé à célébrer la proche libération de Hada. Reporters sans frontières est sans aucune nouvelle d’elle depuis sa disparition, et s’inquiète pour son état de santé. Le journaliste Hu Jianlong, du magazine économique indépendant Caijing, a été arrêté et interrogé pendant 6 heures. Il a dû en appeler à un officiel haut placé de Mongolie Intérieure pour être libéré. Reporters sans frontières appelle les autorités chinoises à rétablir les connexions Internet, à débloquer les sites censurés et à cesser toute pression sur les blogueurs qui font écho à ces événements. L’organisation demande également que toute la lumière soit faite sur les cas de journalistes et cyberdissidents emprisonnés, et que ceux-ci soient immédiatement relâchés. Les autorités chinoises réservent des traitements particuliers aux provinces sensibles sujettes à la contestation. Isolée du reste du monde, suite aux troubles de juillet 2009, la province autonome du Xinjiang avait été totalement coupée d’Internet pendant près de dix mois, d’août 2009 à mai 2010. Des net-citoyens ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Au Tibet non plus, la répression n’a jamais vraiment cessé depuis le soulèvement de mars 2008. Des dizaines de Tibétains ont été arrêtés, et certains ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir envoyé à l’étranger des informations, des photographies ou des vidéos sur les mannifestations. La Chine fait partie de la liste des “Ennemis d’Internet” établie par Reporters sans frontières et pubiée le 12 mars 2011. Photo : Reuters
31 mai 2011 Reporters sans frontières dénonce la décision des autorités chinoises de brider la connexion Internet dans la région de Mongolie Intérieure, où un mouvement de protestation entamé le 10 mai dernier prend de l’ampleur. “Encore une fois, les autorités chinoises n’hésitent pas à entraver l’accès à Internet afin d’étouffer les la contestation. Comme le Tibet et le Xinjiang, la Mongolie Intérieure est spécialement visée par la censure. La coupure ou le ralentissement d’Internet est une atteinte à la liberté d’expression et de diffusion. Loin de rétablir le calme, empêcher l’information de circuler favorise la diffusion de rumeurs et de contre-vérités. De telles mesures sont contre-productives”, a déclaré Reporters sans frontières. Dans la ville de Tongliao, des blogueurs et internautes ont été convoqués au bureau de la sécurité publique. Deux journalistes de l’agence de presse Reuters ont été pris à partie. Sortis de force de leur voiture, la police leur a expressément ordonné de ne pas conduire d’interview. Dans la capitale Hohhot, les cybercafés sont fermés faute de connexion Internet suffisante. L’accès à Internet depuis les téléphones portables est en outre complètement bloqué. Les salons de chat de la messagerie instantanée QQ sont bloqués de même que plusieurs autres réseaux sociaux. Des contenus liés aux manifestations ont été retirés des plate-formes de micro-blogging, comme Weibo et Sina. Des mots-clés très généraux mais faisant référence aux lieux de manifestations, comme Hohhot (呼和浩特) ou Ujimqin (西乌旗) sont désormais censurés sur le Web chinois. Des manifestations ont actuellement lieu en Mongolie Intérieure, pourtant généralement peu propice aux troubles, depuis la mort d’un berger, après avoir été percuté par un camion dont il s’opposait au passage sur ses pâturages. Des centaines de personnes sont descendues dans la rue pour demander justice et la fin des discriminations contre l’ethnie mongole, minoritaire dans la région. La loi martiale a depuis été instaurée dans certaines zones, et des dizaines de personnes ont été arrêtées. Parmi les revendications qui circulent sur Internet, beaucoup demandent la libération de journalistes et cyberdissidents emprisonnés voire disparus, comme le journaliste, militant des droits de l’homme et défenseur de la cause mongole Hada, et plusieurs de ses proches, jetés en prison pour avoir refusé de renoncer à leurs convictions. Hada qui a purgé sa peine de 15 ans d’emprisonnement, aurait dû être relâché le 10 décembre 2010. L’écrivain Huuchinhuu a, quant à elle, disparu depuis sa sortie de l’hôpital de Tongliao, le 27 janvier 2011. Elle était auparavant assignée à résidence pour avoir appelé à célébrer la proche libération de Hada. Reporters sans frontières est sans aucune nouvelle d’elle depuis sa disparition, et s’inquiète pour son état de santé. Le journaliste Hu Jianlong, du magazine économique indépendant Caijing, a été arrêté et interrogé pendant 6 heures. Il a dû en appeler à un officiel haut placé de Mongolie Intérieure pour être libéré. Reporters sans frontières appelle les autorités chinoises à rétablir les connexions Internet, à débloquer les sites censurés et à cesser toute pression sur les blogueurs qui font écho à ces événements. L’organisation demande également que toute la lumière soit faite sur les cas de journalistes et cyberdissidents emprisonnés, et que ceux-ci soient immédiatement relâchés. Les autorités chinoises réservent des traitements particuliers aux provinces sensibles sujettes à la contestation. Isolée du reste du monde, suite aux troubles de juillet 2009, la province autonome du Xinjiang avait été totalement coupée d’Internet pendant près de dix mois, d’août 2009 à mai 2010. Des net-citoyens ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Au Tibet non plus, la répression n’a jamais vraiment cessé depuis le soulèvement de mars 2008. Des dizaines de Tibétains ont été arrêtés, et certains ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir envoyé à l’étranger des informations, des photographies ou des vidéos sur les mannifestations. La Chine fait partie de la liste des “Ennemis d’Internet” établie par Reporters sans frontières et pubiée le 12 mars 2011. Photo : Reuters
Publié le
Updated on
20.01.2016