Reporters sans frontières et Article 19 demandent à Simon Clegg, directeur exécutif de la British Olympic Association (BOA), de ne prendre aucune mesure qui pourrait restreindre la liberté d'expression des athlètes britanniques lors des Jeux olympiques de Pékin. D'autres comités olympiques ont déjà garanti à leurs sportifs qu'ils seraient libres de dire ce qu'ils souhaitent en dehors des sites olympiques.
Reporters sans frontières et Article 19 demandent à Simon Clegg, directeur exécutif de la British Olympic Association (BOA), de ne prendre aucune mesure qui pourrait restreindre la liberté d'expression des athlètes britanniques lors des Jeux olympiques de Pékin. D'autres comités olympiques ont déjà garanti à leurs sportifs qu'ils seraient libres de dire ce qu'ils souhaitent en dehors des sites olympiques.
"Cette affaire est révélatrice du manque de courage qui caractérise certains responsables du mouvement olympique aujourd'hui. Le CIO reste scandaleusement silencieux sur la situation des droits de l'homme en Chine. Pourquoi, dans ces conditions, les comités olympiques nationaux agiraient-ils différemment ? Cette attitude finit par faire passer les autorités de Pékin pour les victimes, envers qui il faudrait prendre des précautions de langage. C'est le monde à l'envers. Les victimes, ce sont les milliers de détenus politiques et la centaine de journalistes, internautes et blogueurs emprisonnés simplement pour s'être exprimés pacifiquement. Et si les athlètes ont envie de les soutenir, ils devraient pouvoir le faire librement. Nous les y encourageons fortement. Pékin bafoue chaque jour la Charte olympique, mais les sportifs, eux, devraient la respecter à la lettre ? Tout ceci manque de décence", ont déclaré Reporters sans frontière et Article 19.
Un journal britannique a révélé, le 10 février 2008, que le projet d'accord entre les athlètes britanniques sélectionnés et leur comité olympique contenait une clause qui leur interdisait de s'exprimer sur "tout sujet politique sensible" lors des JO de Pékin. La Charte olympique ne fait qu'interdire la propagande politique, religieuse ou raciale sur les sites olympiques.
La BOA a également prévu d'organiser des formations pour les athlètes afin qu'ils sachent quoi répondre aux médias, notamment concernant la situation de droits de l'homme en Chine. Les sportifs qui tiendraient des propos excessifs ou porteraient des signes distinctifs pourraient être exclus de l'équipe. Un porte-parole de la BOA a même cité un exemple : "Cette clause vise à empêcher des prises de position trop fortes comme porter un t-shirt indiquant Free Tibet."
Interrogé par les médias, Simon Clegg a déclaré : "Je reconnais que l'interprétation d'un passage du projet d'accord pour les membres de l'équipe de la BOA allait au-delà des principes de la Charte olympique. Ce n'est pas notre intention, et ce n'est pas non plus notre désir de limiter la liberté d'expression des athlètes. Et la version finale de ces accords traduira ces engagements."
Les comités olympiques du Canada, des Etats-Unis, des Pays-Bas et de Belgique ont déjà dit publiquement qu'ils ne limiteraient pas la liberté d'expression de leurs athlètes. En revanche, le comité australien aurait demandé à ses représentants de ne pas s'exprimer sur des sujets politiques en Chine.
Le comité olympique norvégien a déclaré, le 11 février 2008, qu'il encourageait ses athlètes à s'informer et à exprimer leurs vues sur la situation en Chine. Le porte-parole du comité, Martin Hafsahl, a souhaité que les athlètes soient "mieux armés pour affronter la réalité". Au programme habituel de formation préolympique se sont greffés deux séminaires sur les droits de l'homme, basés sur des compilations d'informations provenant d'organisations non gouvernementales. Le 12 février, le comité olympique suédois a annoncé qu'il allait mener un programme similaire.
Le 20 février prochain, le Comité exécutif des Comités olympiques européens doit se réunir à Lausanne. Les deux organisations demandent que les responsables des différents Comités s'engagent collectivement à n'inclure aucune restriction à la liberté de parole des athlètes qui se rendront à Pékin.