Julio Ernesto Alvarado toujours interdit d’exercer son métier de journaliste
Organisation :
Le journaliste de Globo TV Julio Ernesto Alvarado, condamné à 16 mois de prison pour avoir porté atteinte à l’image et à la réputation de la doyenne de l’Université des sciences économiques du Honduras, Belinda Flores Mendoza, est finalement en mesure d’éviter la prison en payant une amande de 10 lempiras par jour, soit un total de 246 dollars américains. Toutefois, la Cour est toujours en mesure de suspendre l’activité du journaliste pendant la durée de la sentence.
En février 2014, Reporters sans frontières avait réprouvé la décision de la Cour dans un communiqué fermé (ci-dessous) qui est parvenu au gouvernement hondurien, avec le soutien de la journaliste Dina Meza, à destination du Président de la République du Honduras et de la ministre des Communications et des Stratégies gouvernementales, Hilda Hernández. Cette dernière aurait accusé réception de ces revendications le 28 mars 2014. Des magistrats de la Cour Suprême ont également été tenus au fait du communiqué de l’organisation. Une nouvelle audience est attendue pour le 9 juin 2014.
“Nous réitérons notre rejet de la décision de la Cour : empêcher un journaliste de faire son travail s’apparente à de la censure et consiste en une violation du droit fondamental d’information. Nous encourageons les magistrats de la Cour Suprême à abandonner au plus vite toutes les charges qui pèsent à l’encontre du journaliste”, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières.
Communiqué de presse du 11 février 2014:
Un journaliste passible de prison pour diffamation sur décision de la Cour Suprême
Julio Ernesto Alvarado, journaliste et animateur pour la chaine Globo TV, encourt une peine d’un an et quatre mois de prison et une interdiction de toute activité liée à la diffusion d’information pour la durée de son emprisonnement. Le journaliste est accusé de diffamation envers Belinda Flores Mendoza, ancienne doyenne de l’Université nationale de sciences économiques du Honduras, pour avoir diffusé des informations concernant les charges portées à son encontre par la Cour suprême de justice hondurienne pour falsification de titres universitaires. Si la sentence n’est pas encore tombée, l’interdiction d’exercer est d’ores et déjà effective.
“Reporters sans frontières désapprouve fermement la décision de la Cour visant à empêcher le journaliste d’exercer son travail de diffusion de l’information. Nous appelons la Cour à reconnaître le caractère aberrant de l’accusation et à abandonner au plus vite cette sanction disproportionnée et liberticide”, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières.
Belinda Flores a accusé le journaliste de diffamation et a porté l’affaire devant le tribunal de première instance. Le 25 mars 2011, le tribunal a exempté l’accusé de toutes charges. Belinda Flores, contestant cette décision, a fait appel auprès de la cour de cassation. La Cour lui a donné raison dans un premier verdict rendu par la chambre pénale, déclarant Julio Ernesto Alvarado coupable de diffamation.
Reporters sans frontières rappelle que le journaliste a déjà été dans le collimateur des autorités. Il avait fait l’objet d'inquiétantes mesures de surveillance* en mars 2012.
(Photo : Conexihon.hn)
Publié le
Updated on
20.01.2016