Inde : un deuxième journaliste tué par balle dans l’Uttar Pradesh en un mois

Reporters sans frontières (RSF) exprime sa très vive indignation concernant la mort du reporter indien Vikram Joshi. L’organisation appelle les autorités régionales à tout mettre en œuvre pour que les responsables de ce meurtre atroce soient traduits en justice et pour renforcer la protection des journalistes.

Il a d’abord été sauvagement attaqué, avant d’être la cible de tirs et d’être laissé pour mort par un groupe d’hommes devant ses filles de 5 et 11 ans, à quelques pas de leur domicile de Ghaziabad, dans l’Uttar Pradesh, le 20 juillet. Journaliste au quotidien hindiphone Jansagar Today, Vikram Joshi, touché à la tête, a succombé à ses blessures deux jours plus tard à l'hôpital.


Identifiés grâce aux images de vidéosurveillance, neuf suspects ont été interpellés - mais pas encore celui qui aurait tiré sur le journaliste, d’après sa famille qui refuse que le corps du défunt lui soit restitué tant que ce dernier n’aura pas été arrêté. Ses proches pensent que Vikram Joshi était la cible de représailles, quatre jours après avoir déposé une plainte contre des individus qui avaient harcelé sa nièce. 


“Les responsables du meurtre atroce de Vikram Joshi doivent être tous identifiés et traduits en justice dans les plus bref délais, déclare Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Nous prenons bonne note du lancement de l’enquête et encourageons les enquêteurs à ne pas négliger la piste professionnelle. Surtout, les autorités de l’Uttar Pradesh doivent prendre de toute urgence de sérieuses mesures pour renforcer la protection des journalistes.”


Il s’agit du deuxième assassinat d’un journaliste dans l’Uttar Pradesh en un mois : Shubham Mani Tripathi, correspondant dans la ville de Kanpur pour le quotidien hindiphone Kampu Mail, avait été abattu de six balles le 19 juin. Le reporter, mort sur le coup, avait fait part, notamment sur Facebook, de ses craintes d’être assassiné en raison d’enquêtes qu’il menait sur des cas d’expropriations illégales en lien avec la mafia du sable.


L’Inde se situe désormais à la 142e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2020.

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Mise à jour le 22.07.2020