Inauguration du projet “Mémoires révélées” : Reporters sans frontières espère une prochaine déclassification des archives de la dictature

Reporters sans frontières salue l’instauration par le gouvernement fédéral au sein des Archives nationales du “Centre de référence des luttes politiques au Brésil (1964-1985) - Mémoires révélées”, le 13 mai 2009 à Brasilia. Ce projet s’appuie en particulier sur une base de données consultable en ligne - http://www.memoriasreveladas.arquivonacional.gov.br/ - et susceptible d’être enrichie par les contributions du grand public pour la période comprise entre le 1er avril 1964 et le 15 mars 1985. Le lancement de “Mémoires révélées” a coïncidé avec le dépôt au Congrès d’une nouvelle loi d’accès à l’information, dont l’organisation espère l’adoption dans les plus brefs délais. “Après la révocation, le 30 avril, par le Tribunal suprême fédéral (STF) de la loi de presse du 9 février 1967, l’inauguration de ‘Mémoires révélées’ traduit une volonté politique d’en finir avec le secret entourant une période sombre pour la liberté d’expression. L’achèvement d’un tel projet passe désormais par l’adoption de la nouvelle loi d’accès à l’information, censée raccourcir les délais de rétention de dossiers dits ‘réservés’ ou ‘secrets’. La coïncidence de dates entre le lancement de ‘Mémoires révélées’ et le dépôt de l’avant-projet de loi participe bien sûr de cette logique”, a déclaré Reporters sans frontières. Le texte de loi présenté et adressé au Congrès le jour du lancement du projet “Mémoires révélées” institue notamment un nouveau service d’information au citoyen au sein de chaque ministère et organisme fédéral. Surtout, il prévoit, à compter de son entrée en vigueur, une déclassification au bout de cinq ans pour les informations “réservées”, de quinze ans pour les informations “secrètes”, et de vingt-cinq ans pour les informations “ultra-secrètes”, sachant que ces dernières peuvent faire l’objet d’une rétention supplémentaire de dix ans en cas de nécessité absolue. Le délai de vingt-cinq ans sera normalement dépassé pour les archives de la dictature à compter de 2010. Sous tutelle de la Maison civile de la présidence de la République, le projet “Mémoires révélées” engage, outre le gouvernement fédéral lui-même, les administrations de treize États et du District fédéral qui ont décidé d’y souscrire. “Nous espérons que cette initiative inspirera d’autres pays du continent, en particulier ceux qui ont subi les dictatures du Plan Condor. Néanmoins, nous nous élevons contre l’extinction, au mois de janvier 2009, des actions judiciaires engagées dans le cadre des enquêtes sur les assassinats à São Paulo des journalistes Luiz Eduardo Merlino et Vladimir Herzog, respectivement en 1971 et 1975”, a fait savoir l’organisation
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Updated on 16.10.2016