Reporters sans frontières a appris avec soulagement la libération de huit des 21 journalistes actuellement détenus en Ethiopie, après que la Haute Cour fédérale les a acquittés, le 9 avril 2007, de tous les chefs d'accusation portés contre eux.
Reporters sans frontières a appris avec soulagement la libération de huit des 21 journalistes actuellement détenus en Ethiopie, après que la Haute Cour fédérale les a acquittés, le 9 avril 2007, de tous les chefs d'accusation portés contre eux.
"Ces libérations sont de bonnes nouvelles que nous attendions depuis longtemps. Nous sommes particulièrement heureux pour Serkalem Fassil et Eskinder Nega, qui vont pouvoir s'occuper enfin de leur enfant, né en prison l'année dernière. En acquittant une partie des prisonniers de novembre 2005 et en abandonnant les charges les plus graves portées contre une autre partie, la justice éthiopienne commence à reconnaître le côté extravagant et dangereux de ce procès-fleuve. Il est temps maintenant que ce triste épisode soit définitivement clos et que les autres détenus soient relâchés, pour que l'Ethiopie retrouve le chemin du dialogue et de la démocratie", a déclaré l'organisation.
Le 9 avril, la Haute Cour fédérale a prononcé l'acquittement de 25 prévenus du grand procès politique qui se tenait à Addis-Abéba depuis un an. Inculpés de "génocide", "haute trahison" et tentative de "renversement de l'ordre constitutionnel", ils étaient incarcérés depuis novembre 2005, dans le cadre des rafles qui ont suivi la répression, par la police éthiopienne, des rassemblements de protestation organisés par la principale coalition de l'opposition, la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD, Kinijit en amharique). Huit des 25 personnes libérées sont des journalistes. Il s'agit de : Zekarias Tesfaye, directeur de publication de Netsanet, Sisay Agena, directeur de publication de Ethiop, Eskinder Nega et son épouse, Serkalem Fassil (qui, en juin 2006, avait donné naissance à son enfant en prison), directeurs de Asqual, Menelik et Satenaw, Fassil Yenealem, directeur de publication d'Addis Zena, Dereje Habtewold, rédacteur en chef adjoint de Menilik et Netsanet, Nardos Meaza, rédacteur en chef de Satenaw et Feleke Tibebu, rédacteur en chef adjoint de Hadar. Le tribunal a jugé que le procureur n'avait pas présenté de preuves convaincantes de leur culpabilité.
En revanche, la cour a demandé à Dawit Kebede, rédacteur en chef de Hadar, Mesfin Tesfaye, rédacteur en chef de Abay, Andualem Ayele, rédacteur en chef d'Ethiop, Wonakseged Zeleke, rédacteur en chef de Asqual, Zelalem Guebre, rédacteur en chef de Menilik et Abey Gizaw, rédacteur en chef de Netsanet (ces deux derniers jugés par contumace), de présenter leur défense. Ils font partie des détenus pour lesquels le procureur a abandonné les chefs d'accusation de "génocide" et "haute trahison". Ils seront jugés pour "conspiration en vue de renverser l'ordre constitutionnel" et "incitation à la révolte".
Avec la libération des huit personnes acquittées, 13 journalistes sont encore en détention dans le pays, dont deux sont soupçonnés d'avoir été des informateurs du mouvement séparatiste Oromo Liberation Front (OLF).