Fermeture du quotidien d'opposition Noviye Izvestia

Reporters sans frontières s'inquiète après l'annonce, le 25 février, de la fermeture jusqu'en avril 2003 du quotidien d'opposition Noviye Izvestia. L'organisation craint qu'il ne s'agisse, sous couvert de conflit économique, d'une nouvelle réduction de l'espace de parole des médias d'opposition russes. "Dans le climat de reprise en main des médias d'opposition par le Kremlin, que Vladimir Poutine a orchestrée depuis son arrivée à la tête du pays, la mise à l'écart du rédacteur en chef de Noviye Izvestia et la fermeture temporaire d'un des seuls journaux qui critique le pouvoir en place, qui dénonce la guerre en Tchétchénie et les violations des droits de l'homme apparaissent comme des événements trop utiles au Kremlin en période préélectorale pour n'être qu'une coïncidence ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Il est très inquiétant de voir à quel point le champ de la presse libérale se rétrécit, lentement mais sûrement, en Russie", a ajouté Robert Ménard. Le 25 février, Oleg Mitvol, propriétaire majoritaire du quotidien d'opposition Noviye Izvestia (76 % des parts) a décidé de suspendre l'activité du journal jusqu'au mois d'avril. Le 21 février, le journal n'a pas été publié en signe de protestation des membres de la rédaction après que Igor Golembiovsky, directeur général et rédacteur en chef du quotidien, a été démis de ses fonctions de directeur par Oleg Mitvol, le 20 février, officiellement pour des problèmes financiers. Dans les numéros précédents de Noviye Izvestia, plusieurs articles critiquant le président Poutine ou affirmant que "Le peuple n'a plus confiance en Poutine" avaient été publiés, dont, le 20 février, un texte du journaliste Vladimir Pribilovski sur le culte de Vladimir Poutine, ainsi qu'un article sur la condamnation pour espionnage du scientifique Anatoli Babkine à huit de prison avec sursis. Reporters sans frontières rappelle que Noviye Izvestia faisait partie de l'empire médiatique de l'oligarque exilé Boris Berezovski dont les principaux médias, qui se démarquaient par leur indépendance dans le traitement de l'information, ont été systématiquement repris en main par le Kremlin depuis l'arrivée de Vladimir Poutine à la tête de la Fédération de Russie. En 1997, Boris Berezovski avait confié la gestion de la majeure partie des actions de Noviye Izvestia à Oleg Mitvol, qui revendique aujourd'hui la propriété de ces parts.
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Updated on 20.01.2016