Erythrée

Ce pays, l'un des plus pauvres et des plus isolés du monde, accuse un retard considérable en matière d'accès à Internet. L'Erythrée est l'un des derniers pays à s'être connectés au Réseau, en 2000. Depuis, seuls 42 cybercafés sont présents sur le territoire, essentiellement dans la capitale, Asmara, et dans le port de Massawa. Le taux de pénétration d'Internet représente 2% de la population. L'unique fournisseur d'accès du pays, EriTel, travaille en coopération directe avec les ministères de l'Information et du Développement national. Le pays compte quatre fournisseurs d'accès, qui ont obtenu une licence du ministère de l'Information et doivent tous utiliser les infrastructures d'EriTel, qui leur loue sa bande passante. La surveillance de la population est générale. Plusieurs services en ligne, dont Skype, sont inaccessibles en Erythrée. Les cybercafés étant quasiment les seuls points d'accès, l'étroit maillage sécuritaire organisé par les autorités font des lieux publics des endroits dangereux pour les dissidents. Six mois avant sa mort tragique, en juin 2007, lors de sa fuite hors du pays, le journaliste Paulos Kidane avait, à ses risques et périls, contacté Reporters sans frontières depuis un cybercafé, après avoir "semé la police". Il avait raconté les séances de torture qu'il avait subies, lors de son arrestation, en novembre 2006, au cours desquelles la police lui avait extorqué son adresse e-mail et son mot de passe. Au vu de la situation de la liberté de la presse dans le pays, l'avenir est sombre pour la Toile. Les journalistes critiques du gouvernement du président Issaias Afeworki ont été jetés en prison. Mais beaucoup sont en exil et peuvent accéder à un Réseau plus performant, leur permettant d'informer librement sur la situation du pays.
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Updated on 20.01.2016