Emmanuel Macron appelle à la nomination d’un représentant spécial pour la sécurité des journalistes à l’ONU

Dans son discours lors de l’ouverture de l’assemblée générale des Nations Unies, le président de la République a soutenu la demande de Reporters sans frontières (RSF) et d’une coalition de 130 organisations et médias de mettre en place un mécanisme concret d’application du droit international sur la protection des journalistes.

Lors de son premier discours devant l’assemblée générale des Nations Unies le 19 septembre, le président de la République Emmanuel Macron a défendu la liberté de la presse, notamment à travers une demande spécifique, portée depuis deux ans par RSF et une coalition dans le cadre de la campagne #ProtectJournalists : “J’appelle à la désignation d’un représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies sur la protection des journalistes dans le monde car en aucun cas la lutte contre le terrorisme, le durcissement du monde dans lequel nous vivons ne saurait justifier la réduction de cette liberté.”


Nous remercions Emmanuel Macron pour son soutien au sein même de l’ONU sur l’un des sujets les plus cruciaux de la liberté de la presse, à savoir la protection des journalistes dans une période où ils font l’objet de tant de violences, a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Il est temps de mettre fin à ces violations qui portent gravement atteinte au droit à l’information de millions de citoyens dans le monde. De nombreux Etats ont déjà manifesté leur volonté que cette fonction de protecteur des journalistes soit créée auprès du Secrétaire général de l’ONU. Le moment est venu qu’une décision concrète soit prise.


Malgré les nombreuses résolutions adoptées depuis une décennie par le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, au moins 780 journalistes et collaborateurs de médias ont été tués en raison de leurs fonctions au cours des 10 dernières années. Pour la seule année 2016, le chiffre est de 78 journalistes tués dans le monde. À ce jour, au moins 35 journalistes et collaborateurs de médias ont été tués depuis le début de l’année 2017.


Le cadre légal adopté au sein des Nations unies resterait lettre morte sans la mise en place d’un mécanisme concret d’application du droit international. Seul un représentant spécial travaillant directement auprès du Secrétaire général des Nations unies pourra renforcer la mise en œuvre concrète du Plan d’action des Nations unies pour la sécurité des journalistes et la question de l’impunité et avoir le poids politique suffisant, aura la capacité d’agir rapidement, et la légitimité pour coordonner tous les efforts des Nations Unies afin de d’amorcer un véritable changement sur le terrain.


Après que RSF, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et l’Association Mondiale des Journaux et des Éditeurs de Médias d’Information (WAN-IFRA) ont rencontré le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres en février 2017, il a décidé de créer un canal de communication privilégié avec les organisations de défense de la liberté de la presse. Cet outil, dédié à la sécurité des journalistes, doit permettre une communication directe et permanente avec l’ONU en cas d’urgence. En août, Guterres a nommé Ana-Maria Menendez, sa conseillère politique, comme “point focal” destiné à suivre des cas urgents à travers ce canal de communication.


Plus d’informations sur la campagne #ProtectJournalists sur cette page, ainsi qu’une liste de plus de 130 médias et ONG qui soutiennent l’initiative.

Publié le
Updated on 20.09.2017