Le corps du journaliste Kamal Hossain, correspondant du quotidien Ajker Kagoj a été retrouvé le 22 août dans le district de Khagrachari, au sud-est du pays. Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Reporters sans frontières s'alarme de la dégradation de la situation des journalistes au Bangladesh.
Le 21 mars 2006, la cour de Chittagong (Sud-Est) a prononcé douze condamnations dans le cadre de l'assassinat, le 22 août 2004 à Khagrachhari, de Kamal Hossein, correspondant du quotidien Ajker Kagoj et secrétaire général du Club de la presse de Manikchhari. Onze personnes, dont cinq appartenant au Parti Nationaliste Bangladais (BNP, parti au pouvoir) ont été condamnées à la prison à vie et à 50 000 takas d'amende (environ 610 euros). Ils ont décidé de faire appel. Mohamed Siraj a été condamné à mort. Quatorze personnes ont été acquittées par manque de preuves.
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23.08.2004Un journaliste d'investigation assassiné
Le 22 août, Kamal Hossain, correspondant du quotidien Ajker Kagoj et secrétaire général du Club de la presse de Manikchhari (sud-est du pays) a été assassiné. Il est le troisième journaliste tué depuis le début de l'année au Bangladesh.
Reporters sans frontières, profondément indignée, a demandé au ministre de l'Intérieur, Lutfuzzaman Babor, de tout mettre en œuvre pour que l'enquête permette d'identifier et de condamner les coupables. "La situation de la presse au Bangladesh est alarmante. Il ne se passe pas une semaine sans que des journalistes soient agressés ou menacés" a ajouté l'organisation.
Dans la nuit du 21 au 22 août, Kamal Hossain a été enlevé par des hommes armés. Le journaliste qui s'était caché lors de l'irruption des assaillants à son domicile, a dû se livrer, après que ceux-ci avaient menacé de tuer son fils âgé de deux ans. La police a retrouvé le corps du journaliste quelques heures plus tard, à deux kilomètres de son domicile.
L'épouse du Kamal Hossain a affirmé que son mari avait fait récemment l'objet de menaces de mort. Le journaliste enquêtait sur des affaires liées au grand banditisme. Quelques jours avant son assassinat, il avait aidé des policiers à identifier des gangsters.
Au Bangladesh, les journalistes sont en permanence victimes de violences de la part de militants politiques, de groupes mafieux ou d'extrémistes religieux.
Depuis le 18 août, le quotidien Prothorn Alo doit faire face aux menaces de plusieurs organisations islamistes. Celles-ci reprochent au journal d'avoir écrit que des madrasas (écoles religieuses) auraient perçu des financements en provenance du Moyen-Orient.
Le 21 août cinq journalistes ont été blessés lors d'un attentat à Dhaka, lors d'un meeting du parti d'opposition Awami. Selon Reporters sans frontières, quatre journalistes ont été agressés depuis le 13 août et plus de soixante autres ont été menacés en moins d'un mois.