Dix journalistes blessés au cours de l'attaque du Club de la presse de Lahore
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De jeunes militants de l'organisation religieuse Imamia Students Organization (ISO) ont violemment attaqué, le 14 janvier 2005, les locaux du Club de la presse de Lahore, capitale du Pendjab (est du pays). Dix journalistes ont été blessés. La police, pourtant présente lors des incidents, a tardé à intervenir et personne n'a été inculpé.
Reporters sans frontières s'adresse au Premier ministre de la province du Pendjab, Chaudhry Pervaiz Elahi, pour qu'il s'explique sur la passivité des agents de police. " Leur devoir était pourtant d'assurer la sécurité des journalistes. Nous vous demandons de veiller à ce qu'une enquête sérieuse soit menée pour déterminer les circonstances exactes de ces agressions ", a écrit l'organisation.
Le 14 janvier 2005, le Club de la presse de Lahore a été pris pour cible par de jeunes militants de l'ISO, qui manifestaient pour protester contre l'assassinat, dans le nord du pays, du leader chiite Agha Ziauddin. Les manifestants reprochaient aux médias de ne pas accorder une couverture suffisante à l'événement.
Les jeunes militants s'en sont d'abord pris au journaliste Asghar Butt, l'empêchant d'accéder au Club. Puis neuf de ses collègues sont venus lui porter secours, mais ceux-ci ont été frappés et blessés par les manifestants. Il s'agit de Amir Mughal, Muazzam Bhatti, Rai Hasnain Tahir, Shadab Riaz, Shujaat Hamid, Abdul Ghafoor, Amir Sohail, Shoib Ahmad et Ijab Mirza.
Les militants sont ensuite entrés dans la cour du Club de la presse. Ils ont jeté des pierres et des bombes incendiaires sur le bâtiment, endommageant ses fenêtres et les quelques voitures garées autour. Les agents de police qui assistaient aux incidents n'ont pas répondu aux appels au secours des journalistes et ne sont intervenus qu'au bout de trente minutes afin de disperser la foule.
La police a finalement procédé à 40 arrestations, mais personne n'a été inculpé. Le président du Club de la presse de Lahore, Arshad Ansari, a déclaré par téléphone à Reporters sans frontières que si aucune inculpation n'était enregistrée, il en appellerait à une journée de mobilisation dans tout le pays. " C'est la première fois dans toute l'histoire du Pakistan qu'une organisation religieuse s'en prend ainsi à un Club de la presse ", a-t-il ajouté.
Le Club de la presse de Lahore est le deuxième plus ancien du Pakistan, après celui de Karachi.
Publié le
Updated on
20.01.2016