Deux semaines de détention au secret pour Sami Yousafzai, journaliste de Newsweek

Depuis son arrestation le 21 avril 2004, les autorités pakistanaises refusent de fournir des informations sur les motifs et le lieu de détention du journaliste afghan Sami Yousafzai, journaliste afghan du magazine américain Newsweek. Il pourrait être détenu par les services secrets militaires à Peshawar. Reporters sans frontières est extrêmement préoccupée par le sort de Sami Yousafzai. L'organisation demande au gouvernement pakistanais de respecter sa propre loi et de mettre un terme à cette détention au secret. Il est très choquant que, une fois encore, le gouvernement pakistanais pratique la politique du deux poids, deux mesures. En effet, la journaliste américaine qui voyageait avec Sami Yousafzai a été rapidement expulsée alors que le journaliste local est emprisonné et menacé de poursuites judiciaires. Malgré les demandes répétées de l'hebdomadaire Newsweek et des organisations de journalistes pakistanaises et internationales, les autorités d'Islamabad refusent de fournir des informations sur le sort de Sami Yousafzai et de son chauffeur Mohamed Salim. Un officiel a affirmé sous couvert d'anonymat à l'Agence France-Presse que le journaliste était "interrogé par les services de sécurité" et qu'il pourrait être "poursuivi pour avoir accompagné un étranger dans une zone interdite." Le journaliste afghan a été arrêté dans les zones tribales pakistanaises alors qu'il voyageait en compagnie de la reporter freelance américaine Eliza Griswold. Sami Yousafzai a vécu de nombreuses années à Peshawar avant de rentrer à Kaboul après la chute des taliban. Il a signé des dizaines d'articles sur la situation en Afghanistan. Eliza Griswold, collaboratrice régulière de l'hebdomadaire américain The New Yorker, ne disposait pas de l'autorisation spéciale exigée par les autorités pakistanaises depuis le début de l'offensive de l'armée contre des groupes armés taliban et Al-Qaida dans la région de Wana (Sud-Waziristan). Aucun journaliste étranger n'a pu obtenir cette autorisation. En revanche, des dizaines de journalistes originaires des zones tribales et des reporters pakistanais ont pu travailler librement dans cette région.
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Updated on 20.01.2016