Deux reporters japonais frappés par la police, de nouvelles restrictions au travail des médias étrangers
Organisation :
Reporters sans frontières dénonce la violence dont ont été victimes deux reporters japonais de la part de la police chinoise. L'organisation déplore également la décision des autorités de Pékin de revenir sur leurs engagements de laisser les médias étrangers travailler librement sur la place Tiananmen.
"Ces nouveaux incidents traduisent une hostilité affichée de nombreux agents des forces de l'ordre chinois, sentiment qui a été entretenu au cours des derniers mois par les campagnes officielles contre les médias étrangers. Si les autorités se sont excusées, elles doivent également sanctionner les coupables. Cette incapacité à accepter le travail des journalistes étrangers laisse craindre de nouveaux dérapages, dont le CIO porte une part de responsabilité, tant il a tardé à demander des garanties de sécurité pour la presse", a affirmé l'organisation.
Le 4 août 2008 dans la soirée, deux reporters japonais ont été interpellés et frappés par des paramilitaires chinois à Kashgar dans la province du Xinjiang (Nord-Ouest). Masami Kawakita, un photographe du quotidien Chunichi Shimbun, et Shinji Katsuta, reporter de la chaîne Nippon Television Network Corp., ont été arrêtés par des membres de la police paramilitaire qui les ont conduit dans un hôtel officiel. Ils ont été frappés et leur équipement journalistique a été détruit. L'un des journalistes, plaqué au sol, a eu la tête écrasée par la botte de l'un des policiers. Ils ont été libérés au bout de deux heures avec des blessures légères.
Le même jour, seize douaniers avaient été tués dans la ville, au cours d'une attaque attribuée à un groupe radical ouighour.
Les deux médias japonais ont dénoncé les violences subies par leurs reporters, tandis que le gouvernement japonais a annoncé qu'il allait protester officiellement. L'agence officielle chinoise Xinhua a affirmé que les autorités avaient présenté leurs excuses.
Par ailleurs, le 5 août, la municipalité de Pékin a annoncé que les médias étrangers devaient s'inscrire 24 heures à l'avance pour filmer ou réaliser des interviews sur la place Tiananmen. "En contradiction avec les règles pour les médias étrangers édictées en janvier 2007, accordant la liberté de mouvement, et les promesses des organisateurs des JO de permettre la diffusion d'images en direct depuis la place centrale de Pékin, cette décision est un retour en arrière déplorable", a ajouté l'organisation.
"Afin de maintenir un bon ordre dans les activités journalistiques sur la place, les journalistes chinois et étrangers sont priés de demander un rendez-vous téléphonique avec le Comité administratif de la place Tiananmen", précise l'instruction aux journalistes postée sur le site de la municipalité de Pékin (http://www.ebeijing.gov.cn/BeijingInfo/NewsUpdate/BeijingNews/t987900.htm).
La veille, un groupe de Pékinois avait été dispersé par la police près de la place Tiananmen après avoir tenté de parler avec des journalistes étrangers de leur situation. Ces familles manifestaient contre les compensations trop faibles qu'elles ont reçu après leur expulsion dans le cadre de la préparation des JO.
Publié le
Updated on
20.01.2016