Deux personnes accusées de complicité du meurtre du journaliste Carlos Guadamuz sont acquittées

Le 14 mai, la juge Rafaela Urroz a acquitté Yadira Margarita Membreño, épouse du meurtrier, et Luís Alfredo Garcia, propriétaire de l'arme du crime, tous deux accusés de complicité du meurtre du journaliste Carlos Guadamuz. La juge a estimé que les preuves à charge n'étaient pas suffisantes. La famille du journaliste et le ministère public ont décidé de faire appel de cette décision. ------------------------------------------------------------------- 19.04.2004 - 21 ans de prison pour le meurtrier de Carlos Guadamuz
Le 19 avril, William Hurtado, 43 ans, a été condamné à 18 ans de prison ferme pour le meurtre du journaliste Carlos Guadamuz, et à 3 ans et 6 mois pour tentative de meurtre sur le fils du journaliste, qui avait couru à sa poursuite le jour du crime. Le procureur, qui avait requis du juge Rafaela Urroz une peine maximale de 30 ans de prison, a décidé de faire appel. Pour les proches du journaliste, qui avaient mis en cause de hautes personnalités sandinistes, les raisons de ce meurtre restent à éclaircir. Lors du procès, le tueur a mis hors de cause le FSLN. Les investigations se poursuivent. Le 4 mai 2004 doit s'ouvrir le procès de Yadira Membreño, la femme de William Hurtado, et celui de Luís Alfredo García, propriétaire de l'arme du crime. Tous deux sont accusés de complicité. ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 11.02.2004 - Reporters sans frontières demande que toute la lumière soit faite sur l'assassinat du journaliste Carlos Guadamuz
Reporters sans frontières a exprimé son indignation et sa préoccupation après l'assassinat, le 10 février 2004, du journaliste de télévision Carlos Guadamuz. "Reporters sans frontières se félicite de l'arrestation du tueur et de votre engagement à poursuivre toutes les personnes qui seraient impliquées dans cet acte lâche. Notre organisation insiste pour être tenue informée des avancées de l'enquête. Alors que plusieurs personnes appuient l'hypothèse d'un geste motivé par les prises de position du journaliste, nous vous demandons de faire toute la lumière sur les mobiles de ce crime", a déclaré Reporters sans frontières dans une lettre adressée au président de la République, Enrique Bolaños. "S'il était confirmé que Carlos Guadamuz a été tué pour ses opinions ou son activité professionnelle, ce serait une très mauvaise nouvelle pour la démocratie au Nicaragua où aucun journaliste n'a été tué depuis plusieurs années", a souligné l'organisation. Le 10 février 2004, Carlos Guadamuz, producteur et animateur de l'émission "Dardos al Centro" diffusée sur CDNN (également appelée Canal 23), a été tué devant les locaux de la chaîne alors qu'il se rendait à son travail. L'assassin a tiré à plusieurs reprises à bout portant sur le journaliste avec un revolver de calibre 38. Immédiatement maîtrisé par le personnel de la station, il a été identifié sous le nom de William Hurtado García. Selon des témoins, il était présent sur place depuis près d'une heure et attendait la victime. Carlos Guadamuz est une figure du paysage médiatique nicaraguayen. Il avait été directeur de la radio publique La Voz de Nicaragua à l'époque de la révolution sandiniste (1979-1990) puis de Radio Ya, la radio du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), jusqu'en 2000. A cette date, il avait été renvoyé de ce parti en raison de sa volonté d'être candidat à la municipalité de Managua. Il s'était ensuite rapproché du Parti libéral constitutionnaliste (PLC, droite) et avait obtenu de travailler sur la chaîne publique Canal 6 jusqu'à sa fermeture en 2002. Depuis plusieurs mois, il louait un espace sur CDNN pour son émission quotidienne, considérée comme très polémique. Au cours de celle-ci, il critiquait avec virulence le FSLN. Le fils aîné de la victime a accusé Daniel Ortega, le leader de ce parti, d'être le "principal suspect" dans la mort de son père. "C'est le principal ennemi de mon père", a-t-il déclaré à la presse locale. Dans un communiqué, le FSLN a condamné l'assassinat et dénoncé un coup monté. "Ce crime a été commis pour en faire porter la culpabilité au FSLN, il n'y a aucun doute là-dessus", a déclaré Tomás Borge, vice-secrétaire général du parti.
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Updated on 20.01.2016