Deux journalistes malmenés par des gendarmes

Dans une lettre adressée au ministre de la Défense, Cyrille Ndayirukiye, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'interpellation du journaliste Aloys Niyoyita par des gendarmes et contre l'agression du reporter Corneille Nibaruta. "Des sanctions fermes et immédiates doivent être prises à l'égard des responsables de ces dérapages", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "A notre connaissance, ces journalistes ont été malmenés pour avoir simplement exercé leur profession", a-t-il ajouté. RSF a demandé au ministre de faire en sorte que les responsables de ces actes soient identifiés et sanctionnés, et de tout mettre en œuvre afin que les journalistes burundais puissent travailler en toute sécurité. Le 6 mars 2002, selon les informations recueillies par RSF, Aloys Niyoyita, journaliste de l'agence de presse sonore Studio Ijambo et collaborateur ponctuel de l'agence Associated Press, a été interpellé par la gendarmerie à Bujumbura. Il couvrait une manifestation de militants du groupe "P.A Amasekanya", opposés aux accords de paix d'Arusha. Après avoir refusé de donner son matériel de reportage, le journaliste a été frappé et interpellé. Il a été détenu pendant quatre heures au premier bataillon d'intervention de Bujumbura, avec huit manifestants. Corneille Nibaruta, journaliste de Bonesha FM, a été rudoyé et humilié par un gendarme alors qu'il couvrait la même manifestation. Il n'a pas été interpellé. RSF a rappelé qu'en 2001, les journalistes au Burundi ont été victimes à maintes reprises de la répression de l'armée. Plusieurs d'entre eux ont été brièvement interpellés ou agressés alors qu'ils tentaient de couvrir les activités de l'opposition. Des caméras et des appareils photographiques ont également été confisqués.
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Updated on 20.01.2016