Deux journalistes libérés après dix jours de détention
Organisation :
10 juin 2002 - Darwin Saint Julien et Allan Deshommes sont libres
Les deux journalistes haïtiens ont été libérés dans la journée du 8 juin. Le jour même, le ministre de la Justice avait informé Guy Delva, président de l'Association des journalistes haïtiens (AJH) qu'un ordre de libération avait été délivré. Au cours d'une conférence de presse, l'AJH devait annoncer ce 10 juin qu'elle demanderait des sanctions contre les policiers qui auraient frappé les journalistes ainsi que des réparations, alors que les autorités n'avaient pas autorisé Darwin Saint Julien et Allan Deshommes à recevoir les soins nécessaires. Les deux journalistes étaient emprisonnés depuis le 27 mai pour "raisons de sécurité".
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31 mai 2002 - Deux journalistes arrêtés
Reporters sans frontières a exprimé sa préoccupation alors que Darwin Saint Julien, du journal Haïti Progrès, et Allan Deshommes, de Radio Atlantique, sont emprisonnés depuis le 27 mai 2002 et que les deux hommes n'ont fait l'objet d'aucune inculpation. "Toute la lumière doit être faite sur les motifs de ces arrestations et la situation des journalistes doit être régularisée dans les plus brefs délais", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. Reporters sans frontières a demandé, dans une lettre adressée au ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Brown, qu'en l'absence de preuve, les deux hommes soient libérés sans condition, ou, si des poursuites devaient être engagées contre eux, qu'ils soient immédiatement déférés devant un juge.
Par ailleurs, l'organisation s'est inquiétée de l'état de santé des journalistes, blessés lors des affrontements ayant précédé leur arrestation, et a demandé qu'ils puissent recevoir les soins médicaux nécessaires.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Darwin Saint Julien, du journal Haïti Progrès, et Allan Deshommes, de Radio Atlantique, ont été grièvement blessés puis arrêtés par la police, le 27 mai 2002, alors qu'ils couvraient une manifestation organisée par le groupe de travailleurs Batay Ouvriyè (Lutte ouvrière), à Saint Raphael (nord du pays). Des hommes armés, vraisemblablement payés par un grand propriétaire terrien local, et des fonctionnaires locaux s'en seraient pris aux manifestants, faisant deux victimes. Sept personnes, dont les deux journalistes, ont été arrêtées par la police, prétendument en vue d'assurer "leur protection". En dépit de la gravité de leur état de santé, les deux journalistes n'ont pas hospitalisés mais incarcérés. Le 29 mai, le gouvernement haïtien a envoyé un hélicoptère à Saint Raphaël dans le but de ramener les sept prisonniers à Port-au-Prince. Ces derniers sont désormais incarcérés au Pénitencier national dans la capitale. Les journalistes, ainsi que les cinq autres prisonniers, ne se sont vu notifier aucun chef d'inculpation et sont donc détenus de façon illégale, le délai maximum d'incarcération sans chef d'inculpation ne pouvant excéder 48 heures. Le Pénitencier national, réputé pour les mauvais traitements infligés aux détenus, n'est par ailleurs sensé abriter que des criminels ayant été jugés. Le maire de Saint Raphaël, Adonija Sévère, a justifié l'arrestation des sept hommes en affirmant que les manifestants et les journalistes étaient des terroristes.
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20.01.2016