Deux journalistes de Reuters battus par des policiers
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Dans une lettre adressée au général Abelardo Colomé Ibarra, ministre de l'Intérieur, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'agression par des policiers d'Andrew Cawthorne et Alfredo Tedeschi, de l'agence Reuters. L'organisation a demandé l'ouverture d'une enquête. "Les responsables de cette agression doivent être identifiés et sanctionnés afin que cet acte, d'une violence sans précédent à Cuba, ne se répète pas", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. L'organisation a également demandé à M. Colomé Ibarra de tout mettre en œuvre pour que la caméra d'Alfredo Tedeschi, qui a "disparu" lors de l'incident, soit retrouvée et restituée à l'agence.
Selon les informations recueillies par RSF, Andrew Cawthorne et Alfredo Tedeschi, respectivement correspondant à La Havane et cameraman de l'agence Reuters, ont été frappés par des policiers, le 27 février 2002, alors qu'ils couvraient l'entrée en force, au volant d'un bus volé, d'une vingtaine de Cubains dans l'ambassade du Mexique. Alfredo Tedeschi a été durement frappé au sol à coup de batons par des policiers et sa caméra a été volée. Andrew Cawthorne a été frappé au bras et dans le dos. Les forces de l'ordre ont également écarté sans ménagement les dizaines de curieux tentant de s'approcher des lieux de l'incident et établi un cordon de sécurité autour de l'ambassade. Les deux journalistes étaient les seuls correspondants étrangers à avoir filmé l'incident. D'autres images ont pu être prises par Reuters peu après l'incident, mais les autorités ont bloqué leur retransmission par satellite pendant près de six heures. D'autres journalistes venus couvrir l'incident ont été violemment écartés par des policiers les traitant de "fils de p.".
L'entrée en force d'une vingtaine de Cubains dans l'ambassade du Mexique a fait suite aux déclarations de Jorge Castañeda, ministre des Affaires étrangères mexicain. Le 27 février, lors de l'inauguration d'un nouveau consulat du Mexique à Miami, il avait déclaré que "les portes de l'ambassade et celle du Mexique étaient ouvertes à tout citoyen cubain ou latinoaméricain". Cette déclaration avait été diffusée sur Radio Martí, une station financée par le Congrès américain qui émet vers Cuba. Le 28 février, M. Castañeda a déclaré que ses propos avaient été "mal interprêtés". Selon le ministère des Affaires étrangères mexicain, les 21 personnes présentes dans l'ambassade sont "des chômeurs poussés par des motifs économiques".
Publié le
Updated on
20.01.2016