Deux journalistes couvrant des manifestations gravement blessés par des tirs des forces anti-émeutes

Le 17 juin 2013, deux journalistes, Anton Nugroho, reporter pour la chaîne télévisée basée à Jakarta Trans 7, et Aroby Kilerley, journaliste pour Mata Public, ont été blessés par des tirs de policiers anti-émeute, tandis qu’ils couvraient des manifestations dans la province de Jambi (ouest du pays) et sur l'île de Ternate (Est). “S’il semble, de prime abord que les journalistes n’ont pas été visés, seule une enquête approfondie permettra de confirmer cette hypothèse. Nous condamnons vivement les méthodes employées par les forces de police qui n’hésitent pas à tirer à l’aveugle dans la foule, ignorant la presse couvrant les manifestants. Les responsabilités doivent être établies. Les forces de police doivent prendre les mesures de précaution nécessaires afin de garantir la sécurité des journalistes et de leur permettre de travailler sans craindre d'être blessé par ceux qui sont censés les protéger”, a déclaré Reporters sans frontières. Des milliers d’Indonésiens manifestaient pour protester contre l’acceptation par le Parlement du projet gouvernemental de suppression des subventions pétrolières, susceptible de provoquer une hausse considérable des prix du carburant. Des heurts ont rapidement opposé manifestants et forces de l’ordre. A Jambi, Anton Nugroho a reçu une balle en caoutchouc dans l’oeil gauche. Selon les informations de Reporters sans frontières, la cécité partielle dont souffre le journaliste pourrait être irréversible. Aroby Kilerley, blessé à Ternate, est actuellement hospitalisé à l'hôpital de Jakarta dans un état grave. Selon les médias indonésiens, il aurait reçu des tirs de gaz lacrymogènes. Si le ministre des Affaires politiques, légales et sécuritaires, Djoko Soesilo, a dans un premier temps nié les tirs policiers, le commandant de police a par la suite reconnu que les officiers s’étaient rendu responsables de manquements au respect de la procédure. Photo : ADEK BERRY / AFP