RSF condamne les violences policières à l'encontre de plusieurs journalistes couvrant une manifestation en Indonésie

Au moins 11 journalistes ont été blessés et leur matériel a été endommagé lorsque la police a fait usage de la force lors d'une manifestation la semaine dernière en Indonésie. Reporters sans frontières (RSF) demande qu'une enquête transparente et indépendante soit menée afin de traduire les responsables en justice.

Au moins 11 journalistes ont été agressés par des membres de la Police de la République Indonésienne (Polri) alors qu'ils couvraient le 22 août les nombreuses manifestations contre les amendements à la loi régissant les élections à Jakarta, la capitale, et dans la ville de Bandung. La police a forcé ces journalistes à supprimer leur travail sur la couverture des manifestations, tandis que leur matériel a été endommagé. 

“Rien ne justifie cette brutalité policière à l'encontre des journalistes, ainsi que les dommages causés à leur matériel. Nous appelons les autorités indonésiennes à mener des enquêtes transparentes et indépendantes sur ces violences et à garantir la protection des journalistes dans le cadre de leur travail.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

À Jakarta, deux photojournalistes du média en ligne Makna Talks, connus sous les noms de Edo et Dory, ont été visés par des gaz lacrymogènes et battus alors qu'ils effectuaient un reportage sur place. Juan Robin et Achmad Wahib, reporters de Narasi TV, ont été poussés au sol et leurs caméras ont été endommagées par des policiers. Anggita Raissa et Riyan Setiawan, du média en ligne Deduktif, ont déclaré à RSF qu'ils avaient également vécu des attaques similaires avec la police. Quant à Angga Permana, du média en ligne konteks.co.id, il a été battu par les forces de sécurité et blessé à la tête. 

Dans la ville de Bandung, Alza Ahdira, une journaliste de Pikiran-Rakyat.com, aurait été frappée à la tête et aux bras par cinq policiers après avoir filmé la police en train de disperser les manifestants. Trois autres journalistes de deux médias, IDN Times et Tempo, sont restés anonymes pour des raisons de sécurité. L'un d'entre eux a été battu par la police, puis emmené au poste de police pour y être interrogé. Il a ensuite été relâché avec de nombreuses blessures. 

L'Indonésie est classée 111e sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2024. 

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