Deux journalistes assassinés en l’espace de deux semaines

Reporters sans frontières condamne le meurtre du journaliste de l’hebdomadaire Media Raj, Rajesh Mishra, attaqué le 1 Mars 2012 dans le centre du pays, alors qu’il se trouvait dans un kiosque à thé. Cet assassinat survient environ deux semaines après celui du journaliste des quotidiens Navbharat et The Hitavada, Chandrika Rai, et de sa famille, à son domicile, le 18 février 2012. « Nous sommes très inquiets par cette recrudescence de violences, qui témoigne davantage de la situation d’insécurité pour les journalistes d’investigation en Inde. Nous appelons les autorités indiennes à s’engager à garantir la sécurité pour les travailleurs des média et à poursuivre efficacement, par la mise en place de moyens humains et de ressources matérielles, les enquêtes sur ces meurtres. Nous prenons acte des premiers résultats obtenus dans l’instruction de ces deux affaires», a déclaré Reporters sans frontières. Rajesh Mishra travaillait pour l’hebdomadaire Media Raj, publié dans la ville de Rewa, à 548 km de Bhopal, dans la région du Madhya Pradesh. Le journaliste avait reçu des menaces anonymes par téléphone, suite à la publication de reportages sur des irrégularités dans la gestion d’un ensemble d’écoles de la région, possédées par Rajneesh Banerjee, propriétaire du journal Vindhya Bharat, basé à Rewa. Le 1er mars, Rajesh Mishra a été invité à boire un thé par l’éditeur du Vindhya Bharat, Anil Tripathi. Pendant qu’ils se trouvaient dans le kiosque à thé, deux personnes non identifiées ont attaqué Mishra en le frappant à la tête, avant de prendre la fuite. Le journaliste a été immédiatement hospitalisé, avant d'être transféré à Jabalpur, où il est décédé le jour suivant. Cinq personnes ont été arrêtées en lien avec cet assassinat, parmi lesquelles Rajneesh Banerjee et Anil Tripathi, respectivement propriétaire et éditeur du Vindhya Bharat. L’assassinat de Rajesh Mishra fait suite à celui de Chandrika Rai, 42 ans, tué à coups de matraque moins de trois semaines plus tôt, ainsi que sa femme et ses deux enfants, à son domicile situé à Umaria, ville du Madhya Pradesh (Centre). Selon la famille du journaliste, sa mort serait liée à ses enquêtes sur des exploitations minières illégales dans la région de Shalabh Bhadoria. Les investigations de la police, toujours en cours, ont donné lieu à l’arrestation de six personnes. Le nombre de journalistes tués, en lien avéré ou probable avec leur activité professionnelle, a augmenté de manière inquiétante au cours des quinze derniers mois. Le 11 Juin 2011, Jyortirmoy Dey, 56 ans, journaliste du Mid-Day avait été assassiné en plein jour à Mumbai par des tueurs de la mafia. Umesh Rajput, 32 ans, journaliste du quotidien Nai Duniya, a été abattu le soir du 23 janvier 2011. Sushil Pathak du Dainik Bhaskar, avait été tué en 2010 dans la région du Chhattisgarh. L’Inde figure au 131ème rang dans le classement de la liberté de la presse 2011-2012, établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on 20.01.2016