Deux journalistes arrêtés

Le 2 mai dernier, deux journalistes éthiopiens, Chiferaw Hisarnu et Eabessa Wakjira, suspectés d'avoir transmis des informations au Front de libération oromo (FLO), un groupe séparatiste du sud du pays, ont été arrêtés par les forces de police. Ils sont toujours détenus. "L'arrestation d'un journaliste est un acte grave" a déclaré Reporters sans frontières. "En conséquence, nous demandons aux autorités éthiopiennes, très discrètes sur cette affaire, de mettre clairement en évidence les éléments et preuves alléguant leurs accusations". Par le passé, plusieurs journalistes ont été emprisonnés arbitrairement pour avoir "soutenu" le FLO, ce mouvement minoritaire Oromo qui milite maintenant pour la création d'un état indépendant. Ainsi, Garuma Bekele, Tesfaye Deressa et Solomon Nemera, directeur de publication, rédacteur en chef et journaliste de l'hebdomadaire Urji ont passé près de quatre ans en prison, de 1997 à 2001, accusés de "participation à des activités terroristes" et "fabrication de fausses nouvelles". Ils avaient simplement remis en cause une version officielle selon laquelle trois hommes tués par les forces de sécurité faisaient partie du FLO. L'Ethiopie reste encore l'un des pays les moins respectueux de la liberté de la presse en Afrique de l'Est. Les journalistes éthiopiens continuent de travailler dans des conditions très difficiles. Deux d'entre eux sont actuellement derrière les barreaux. Le premier, Tewodros Kassa, croupit en prison depuis le 10 juillet 2002. Le second, Merid Estifanos, ex-rédacteur en chef de l'hebdomadaire Satenaw, a été incarcéré le 2 avril 2004 dans le cadre d'une simple procédure en diffamation.
Publié le
Updated on 20.01.2016