Deux étudiants tibétains condamnés à la prison pour leur magazine

Reporters sans frontières déplore la condamnation à deux ans de prison de deux responsables du magazine étudiant tibétain Namchak, Sonam Richen et Sonam Dhondup. Deux autres de leurs collègues sont détenus en attente de leur jugement. Ils se trouvent derrière les barreaux depuis mars dernier. Cette nouvelle condamnation intervient dans un climat persistant de répression. Ainsi, le 7 juillet dernier, l'écrivain tibétain Kalsang Tsultrim, connu sous son nom de plume Gyitsang Takmig, a été arrêté à Dzoge dans la province du Sichuan. Selon des proches cités par des sources tibétaines à Dharamsala, sa détention serait liée à son livre Miyul La Phul Ve Sempa (Partager les pensées intérieures de mon cœur) et ses discours enregistrés et distribués sur des VCDs dans lesquels il exprime les préoccupations du peuple tibétain. L'absence d'observateurs indépendants au Tibet permet aux autorités chinoises de continuer d'arrêter et de juger, sans aucune forme de procès impartial, des journalistes, écrivains, blogueurs et environnementalistes tibétains. Afin d'écarter les témoins, le gouvernement de Pékin empêche la presse étrangère de travailler librement dans la province himalayenne. Ainsi, selon un récent sondage réalisé par le Foreign Correspondents' Club of China, 98 % de leurs membres interrogés estiment qu'il leur est impossible de couvrir normalement la situation au Tibet en raison des obstructions des autorités. Plus d'informations : http://www.fccchina.org/2010/06/29/fccc-calls-for-open-reporting-access-to-tibet/ Les quatre étudiants tibétains, éditeurs de Namchak, ont été arrêtés le 17 mars 2010 par la police. Ils sont inculpés de séparatisme et d'incitation au séparatisme pour leurs écrits. Sonam Richen (19 ans), Sonam Dhondup (18 ans), Yargay et Darkden sont inscrits à l'Université de Bharkham (province du Sichuan). Selon Kanyak Tsering, moine tibétain en exil, interrogé par Reporters sans frontières, ils auraient publié des commentaires sur la politique chinoise à l'encontre des minorités, notamment les Tibétains. Par ailleurs, l'écrivain tibétain Tragyal, connu sous le nom de plume de Shogdung, est incarcéré depuis avril dernier dans des conditions difficiles dans un centre de détention de Xining, province du Qinghai. Sa famille n'a jamais été autorisée à le voir en prison. Et son avocat a alerté sur les lenteurs de la police qui n'a toujours pas transmis le dossier au procureur. Dans un livre intitulé "La ligne entre le ciel et la terre", Tragyal avait prôné la résistance pacifique du peuple tibétain, ce qui lui vaut une accusation d'incitation au séparatisme. Avant son arrestation, Tragyal avait déclaré : "Je suis, bien entendu, terrifié à l'idée qu'une fois que cet essai sera publié, je doive endurer les enfers chauds et froids de cette planète. Je risque de perdre ma tête en raison de ma bouche, mais c'est le chemin que j'ai choisi. C'est ma responsabilité." Au moins 50 Tibétains ont été arrêtés depuis mars 2008 pour avoir envoyé des informations à l’étranger : http://fr.rsf.org/chine-au-moins-50-tibetains-condamnes-22-03-2010,36800.html
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Updated on 20.01.2016