Des Tibétains condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir envoyé des photos à l'étranger
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Reporters sans frontières est outrée par la condamnation de trois Tibétains, le 20 novembre 2007, par la Cour intermédiaire de Kardze (province du Sichuan, frontalière du Tibet), à des peines de prison allant de trois à dix ans pour "espionnage pour le compte d'organisations étrangères mettant en danger la sécurité de l'Etat". Ils avaient envoyé à l'étranger des photos de manifestations de nomades tibétains ayant eu lieu début août.
"Ces condamnations très sévères mettent en lumière les risques encourus par les simples citoyens tibétains lorsqu'ils essaient de faire parvenir des informations à l'étranger, une démarche que l'on peut assimiler à du journalisme citoyen. Il est frappant de constater que l'un des organisateurs des manifestations a été condamné à une peine moindre que ceux qui ont pris les photographies. Cela démontre la paranoïa du régime chinois contre ceux qui témoignent de la contestation en Chine, au Tibet ou au Xinjiang. Nous demandons l'annulation du verdict et la libération des Tibétains", a déclaré l'organisation.
Adak Lupoe, moine supérieur du monastère de Lithang, et Kunkhyen, musicien et enseignant, ont été condamnés respectivement à dix et neuf ans de prison après avoir été reconnus coupables "d'espionnage" pour avoir pris des photos et procédé à des enregistrements des manifestations. Ils les auraient envoyées à des "organisations étrangères", ce qui constitue, selon la justice chinoise, une "mise en danger de la sécurité nationale". Jarib Lothog a été condamné à trois ans de prison pour avoir aidé à faire passer les photos.
De son côté, Runggye Adak a été condamné à huit ans de prison le même jour par la même Cour de justice, pour avoir été "l'instigateur du rassemblement du 1e août". Il a été reconnu coupable "d'activisme indépendantiste" après avoir prononcé un discours souhaitant le retour du dalaï lama au Tibet.
Certains clichés de ces manifestations avaient été reproduits par des médias de la communauté tibétaine en exil et par des organisations de défense des droits de l'homme. Ils montrent les manifestations qui ont eu lieu après le festival des chevaux, le 1e août. Depuis cet "incident", qualifié de "siège des bâtiments gouvernementaux" par l'agence d'Etat Xinhua, selon les Tibétains de la région de Lithang la tension s'est accrue et des renforts militaires chinois ont été déployés.
Publié le
Updated on
20.01.2016