Des rédacteurs et éditeurs de journaux mutés ou suspendus par des officiels du Parti
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A quelques mois du 18 ème Congrès du Parti communiste chinois (PCC), le pouvoir resserre son étau sur la presse. Le 16 juillet 2012, Lu Fumin, rédacteur en chef du quotidien New Express Daily (新快报) à Guangzhou, a été remplacé par Li Yihang, sur ordre du gouvernement central. Le lendemain, deux journalistes du Dongfang Zaobao (东方早报, Oriental Morning Post), l'éditeur Lu Yan, et le rédacteur en chef adjoint Sun Jian, ont été respectivement mutés et suspendus, à la demande d'officiels de la branche shanghaienne du Parti communiste.
"Avant la tenue de son prochain Congrès, le PCC renforce chaque jour son contrôle de l’information. La censure préalable des médias publics ne suffisant pas à endiguer la publications d'articles "gênants" pour le Parti, celui-ci orchestre un habile jeu de chaises musicales pour éloigner de la direction éditoriale les journalistes trop critiques et trop indépendants", a déclaré Reporters sans frontières.
Après avoir passé 14 années à son poste, Lu Fumin s'est subitement vu attribuer la direction de la section politique du Yangcheng Evening News. Le contenu du New Express a par ailleurs été considérablement modifié. L'éditorial du journal, ainsi que ses pages internationales et nationales ont été supprimées, désormais les journalistes du quotidien ne peuvent traiter que les informations concernant la ville de Canton, le sport et les loisirs. Une page d'informations sur la région du delta de la Rivière des perles a toutefois été maintenue.
Ces restructurations surviennent peu de temps après la publication, le 10 juillet dernier, d'un dossier sur cinq officiels du Parti, pressentis pour accompagner la prise de pouvoir de Xi Jinping, à la fin de l'année. Le dossier, supprimé du site Internet du journal le 16 juillet dernier, avait d'abord été publié par le quotidien Jinan Daily.
Le 17 juillet, Lu Yan a été transféré dans une autre division du groupe de presse Wenxin United Press Group. Le rédacteur en chef adjoint du Dongfang Zaobao, a lui été suspendu de ses fonctions pour une durée indéterminée. D'après certains journalistes, Yu Zhengsheng, secrétaire de la cellule municipale du Parti communiste, "n'appréciait pas les articles que le journal publiait". Selon des journalistes du Dongfang Zaobao, cités par le South China Morning Post, la suspension de Sun Jian pourrait également résulter d'un post sur son compte de microblog, dans lequel il avait publié la photo de la couverture du livre "Conversations avec Chen Xitong", l'ancien maire de Pékin. Les employés du média ont également reçu l'ordre de ne pas discuter de ces changements en dehors du journal.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement chinois accroît son contrôle de l’information : du blocage de sites à la censure préalable de réseaux sociaux, jusqu’au licenciement de journalistes qui s’occupent d’affaires sensibles, les autorités, sur le qui-vive depuis l'affaire Bo Xilai, font taire toute critique ou voix indépendante, cherchant à éviter à tout prix un nouveau scandale politique.
Publié le
Updated on
20.01.2016