Des chaînes de télévision pakistanaises interdites au Cachemire
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Reporters sans frontières demande des explications au gouvernement fédéral de New Delhi après l'interdiction faite aux opérateurs de télévision par câble de l'Etat du Cachemire de diffuser plusieurs chaînes de télévision pakistanaises. L'organisation demande aux autorités indiennes qui ont la charge de réguler les médias audiovisuels de lever cette interdiction et de trouver une solution durable pour que les Cachemiris puissent voir ces chaînes librement.
"S'il est vrai que toutes les chaînes doivent respecter la loi en se faisant enregistrer, cette interdiction constitue une violation du droit à l'information protégé par la Constitution indienne. Dans un contexte de normalisation des relations entre New Delhi et Islamabad, et alors que le Pakistan a quelque peu relâché son emprise sur les chaînes de télévision privées, cette mesure est un signe négatif qui prive des millions de foyers d'informations", a déclaré Reporters sans frontières.
Les opérateurs de télévision par câble de Srinagar, la capitale du Cachemire sous contrôle indien, ont interrompu, le 24 avril 2008, la diffusion des chaînes privées pakistanaises Geo TV, ARY et Aaj, ainsi que la chaîne d'Etat PTV, à la demande des autorités de New Delhi.
Le ministère indien de l'Information et de la Radiodiffusion a invoqué des violations par les chaînes pakistanaises des lois indiennes sur l'audiovisuel qui obligent, depuis le 11 novembre 2005, toute chaîne étrangère à se faire enregistrer et se prémunir d'une autorisation pour pouvoir émettre.
Les chaînes pakistanaises sont très populaires parmi les habitants du Cachemire. Certains observateurs s'interrogent sur les raisons qui ont poussé les autorités indiennes à interrompre ces chaînes maintenant, après avoir toléré leur diffusion pendant plusieurs années.
La Pakistan Federal Union of Journalists (PFUJ) a condamné la décision des autorités indiennes : "Cette entrave à la libre circulation de l'information est antidémocratique. Elle doit être levée."
De nombreuses formations politiques de Srinagar ont dénoncé une mesure "irrationnelle" et "illogique à l'ère de la communication et de la globalisation", qui va à l'encontre du rapprochement indo-pakistanais et pourrait "renforcer les groupes les plus radicaux".
Publié le
Updated on
20.01.2016