Détention, violence et harcèlement de journalistes en marge de l'enquête sur l'attaque de Bajaur
Organisation :
Reporters sans frontières condamne l'arrestation de cinq journalistes des zones tribales alors qu'ils couvraient les suites de l'opération militaire de Bajaur qui a fait 83 victimes. Masood Khan, Anwar Hakim, Haseen Ahmed, Zafarullah et Moammad Ibrahim ont été interrogés par un officier. Plusieurs reporters dont le correspondant d'une chaîne de télévision privée, Nowsherwan Qalandar, ont été battus par des paramilitaires.
Ces violences sont survenues en marge d'une mission d'enquête d'avocats et de journalistes pakistanais qui s'est rendue dans les villages de Changai et de Bajaur afin de faire la lumière sur le bombardement d'une école coranique.
------------------------------------
31.10.2006
Des journalistes interdits d'enquêter sur l'attaque de Bajaur
Après une opération de l'armée pakistanaise dans les zones tribales, des journalistes ont été refoulés du district de Bajaur, situé au nord de Peshawar. De fait, la région est fermée à la presse. Seuls les correspondants originaires des zones tribales, sous la pression des autorités, sont tolérés.
"Il est regrettable que la presse soit de nouveau interdite de couvrir une intervention militaire qui suscite la polémique. Ce manque de transparence créé autant de suspicion sur la réalité de cet événement qui menace la paix fragile dans les zones tribales. Cette affaire nous rappelle que le gouvernement refuse toujours de faire la lumière sur l'enlèvement et l'assassinat du reporter Hayatullah Khan qui avait également enquêté sur une frappe aérienne", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 30 octobre 2006, deux journalistes basés à Peshawar, Haroon Rashid du service en ourdou de la BBC World Service, et Mehmood Jan Babar de la chaîne pakistanaise AVT Khyber TV, se sont vus refuser l'accès au district de Bajaur. L'armée contrôle chaque véhicule et les soldats ont l'ordre formel d'empêcher tout journaliste de se rendre à Khar, capitale du district, et sur les lieux de l'attaque. "Vous n'êtes pas les bienvenus (...) Nous avons des ordres de refouler tous les journalistes", ont déclaré des militaires aux deux reporters. Un troisième journaliste de Peshawar s'est vu refusé l'accès au district.
L'armée a mené des opérations dans la zone tribale de Bajaur. Environ 80 personnes auraient été tuées dans l'attaque par des hélicoptères de combats d'une madrassa tenue par un religieux proche des taliban.
Déjà cette année déjà dans le même district, les autorités avaient arrêté des journalistes qui tentaient de se rendre à Khar pour enquêter sur l'attaque du village de Damadola qui aurait fait treize victimes.
Publié le
Updated on
20.01.2016