Reporters sans frontières formule le vœu que les sept individus inculpés de l'assassinat de Brignol Lindor, en 2001, et condamnés par contumace, le 23 janvier 2008, seront rapidement arrêtés et jugés. Deux accusés ont déjà été condamnés à la perpétuité pour ce crime, le 12 décembre 2007. La mobilisation doit se poursuivre pour que justice soit totalement rendue.
Le tribunal criminel de Petit-Goâve (Sud-Est) a condamné par contumace, le 23 janvier 2008, sept individus accusés de l'assassinat de Brignol Lindor, de Radio Echo 2000, le 3 décembre 2001. A l'instar de la justice haïtienne, Reporters sans frontières espère que les intéressés seront rapidement arrêtés afin que toute la lumière soit faite sur ce crime. Deux personnes reconnues coupables de l'assassinat du journaliste ont déjà été condamnés, le 12 décembre 2007, à la réclusion criminelle à perpétuité (lire le communiqué du 13 décembre 2007).
“Longtemps impuni, l'assassinat particulièrement barbare de Brignol Lindor a connu un début de résolution à la fin de l'année 2007. L'effort doit se poursuivre afin que justice soit définitivement rendue. Comme il fallait s'y attendre, les suspects n'ont jamais respecté le délai de reddition que leur avait concédé la justice. Les autorités judiciaires et policières doivent engager tous les moyens pour les arrêter et les faire comparaître. Une victoire sur l'impunité est à portée de main”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 23 janvier 2008, le doyen du tribunal de Petit-Goâve, Emmanuel Tataye, a prononcé la condamnation par contumace de sept personnes inculpées, en 2002, de l'assassinat de Brignol Lindor, et identifiées comme membres de la milice armée Domi nan Bwa (“Dormir dans le bois”), proche de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide. Le juge Tataye a également ordonné la saisie des biens et des avoirs des intéressés, et la suspension de leurs droits civils et politiques. La condamnation concerne Maxi Zéphyr, Bernard Désamour, Tyrésias alias Téré, Fritznel Duvergé, Mackenzi, Belony Colin et Fritznel Doudoute alias Lionel alias Nènèl.
Deux des quatre individus présents au procès du 10 décembre 2007 ont été condamnés, le surlendemain, à la réclusion criminelle à perpétuité. Il s'agit de Joubert Saint-Juste et de Jean-Rémy Démosthène. Simon Cétoute, 56 ans, a bénéficié d'un acquittement pour avoir été arrêté à la place de son fils, porteur du même prénom et décédé en 2007 à Léogâne (Est). Le quatrième accusé, Fritzner Doudoute, confondu lors de son arrestation avec son quasi homonyme et contumace Fritznel Doudoute, n'était, de fait, pas visé par l'ordonnance de renvoi du juge d'instruction en 2002, ni par le mandat d'arrêt émis en 2007. Formellement reconnu par des témoins, le 10 décembre, pour sa participation à l'assassinat de Brignol Lindor, il reste détenu et fera l'objet d'une nouvelle instruction. Celle-ci pourrait également concerner l'ancien adjoint au maire de Petit-Goâve, Bony Dumay. Cité comme témoin le 10 décembre dernier, l'élu avait été mis en cause pour avoir désigné publiquement Brignol Lindor à la vindicte, la veille de l'assassinat du jeune journaliste à coups de pierres et de machette.