Condamnation à quatre ans de prison du cyberdissident Chen Shuqing pour "incitation au renversement du gouvernement"

Reporters sans frontières dénonce la décision d'un tribunal de la province de Zhejiang (Sud-Est) de condamner le cyberdissident Chen Shuqing à quatre ans de prison, le 16 août 2007, pour avoir publié sur Internet des articles hostiles au gouvernement.

Reporters sans frontières dénonce la décision d'un tribunal de la province de Zhejiang (Sud-Est) de condamner le cyberdissident Chen Shuqing à quatre ans de prison, le 16 août 2007, pour avoir publié sur Internet des articles hostiles au gouvernement. L'organisation est atterrée par cette nouvelle condamnation. "Les cyberdissidents continuent d'être réprimés par une justice aux ordres du Parti communiste. Nous réitérons notre appel à la libération de Chen Shuqing et des 50 autres cyberdissidents et internautes détenus en Chine", a déclaré l'organisation. La Cour populaire intermédiaire de Hangzhou a condamné Chen Shuqing pour "incitation au renversement du gouvernement". L'avocat de Chen, Li Jianqiang, qui s'est récemment vu refuser le renouvellement de sa licence professionnelle dans la province du Shandong (Est), a qualifié cette condamnation d'"erreur". Selon lui, Chen Shuqing "manifestait seulement ses points de vue politiques. Il devrait être libre de s'exprimer". ----------------------------------------------------- 18.10.06 - Deux cyberdissidents officiellement inculpés de « subversion » Reporters sans frontières réitère son appel à la libération de deux membres de l'organisation des écrivains indépendants (Chinese PEN), Zhang Jianhong et Chen Shuqing, inculpés ces derniers jours d'« incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat ». Ce type d'accusation, régulièrement utilisée contre les journalistes indépendants et les cyberdissidents, sert de prétexte à des condamnations allant jusqu'à dix ans de prison. Reporters sans frontières a qualifié à plusieurs reprises cette procédure d' « absurdité juridique ». Zhang Jianhong, plus connu sous le nom de plume Li Hong, a été interpellé et placé en détention le 6 septembre à Ningbo (province du Zhejiang, Est), avant d'être inculpé le 12 octobre. Chen Shuqing a été arrêté le 14 septembre par la police de Hangzhou (Zhejiang), et inculpé le 17 octobre. Engagés dans un mouvement prodémocratique, les deux cyberdissidents ont déjà fait de la prison pour avoir publié des articles prônant des réformes politiques sur Internet. Yang Maodong, plus connu sous le nom de Guo Feixiong, arrêté le 14 septembre, a quant à lui été inculpé, le 28 septembre, pour avoir mené des« activités commerciales illégales ». Plus d'informations sur son cas ---------------------------------------------------------- 19.09.06 Trois cyberdissidents arrêtés, une nouvelle vague de censure s'abat sur le Net 中文版本 Reporters sans frontières demande la libération de Zhang Jianhong, Yang Maodong et Chen Shuqing, cyberdissidents récemment arrêtés par la police. L'organisation s'inquiète par ailleurs d'une recrudescence de la censure des publications en ligne. “Harcèlement, menaces et arrestation arbitraires : la répression qui frappe actuellement les démocrates et les militants des droits de l'homme est particulièrement préoccupante, a déclaré Reporters sans frontières. Les autorités cherchent à museler les cyberdissidents en fermant leurs publications. Elles affirment en outre que les sites interdits sont tous impliqués dans des activités criminelles, mais il est clair que cette censure est avant tout politique”. Zhang Jianhong, écrivain et poète de 48 ans, a été interpellé et placé en détention criminelle, le 6 septembre, à Ningbo (province du Zhejiang, Est) pour “incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat”. Une vingtaine de policiers, munis d'un mandat de perquisition, se sont rendus à son domicile et ont saisi les disques durs de ses deux ordinateurs et un répertoire téléphonique. Ils ont également interrogé sa femme, Dong Min, sur les fréquentations de son mari et les articles que celui-ci publiait sur des sites Internet basés à l'étranger. Zhang Jianhong, membre de l'organisation des écrivains indépendants Chinese PEN, écrivait sous le nom de plume de Li Hong. Il a déjà passé un an et demi en camp de rééducation par le travail pour “propagande contre-révolutionnaire” suite à son engagement dans le mouvement prodémocratique de 1989. Il a fondé, en août 2005, le site littéraire Aiqinhai.org et en a été le rédacteur en chef jusqu'à sa fermeture par les autorités en mars 2006. Il publiait régulièrement des articles sur des sites tels que Boxun ou La Grande Epoque. Le défenseur des droits civiques Yang Maodong, plus connu sous le nom de Guo Feixiong, a été arrêté, le 14 septembre 2006, à son domicile de Canton (province du Guangdong, Sud). Les policiers, munis d'un mandat, y ont mené une perquisition et ont saisi, entre autres, ses trois ordinateurs et des notes personnelles. Accusé de “commerce illégal“, il aurait imprimé, publié et vendu 20 000 livres de manière illicite en créant une fausse maison d'édition et en usurpant un ISBN (numéro international normalisé du livre). Son épouse, Zhang Qing, affirme que son mari est innocent et qu'il s'agit là d'”accusations totalement infondées”. Yang Maodong est actuellement détenu par le Bureau de la sécurité publique de Canton. Son épouse a tenté, le 18 septembre, de lui rendre visite, mais n'a pas été autorisée à le voir. Yang Maodong, écrivain de 40 ans, est notamment connu pour avoir soutenu les paysans du village de Taishi (Guangdong) qui avaient manifesté, en septembre 2005, pour protester contre la corruption du gouvernement local. Le cyberdissident leur avait procuré des conseils juridiques pour les aider à engager des poursuites judiciaires contre le chef du village. Il avait lui-même couvert ces événements en publiant de nombreux articles sur des sites Internet, dont le forum Yannan qui a été fermé le 1e octobre 2005. Accusé d'avoir “personnellement conduit les manifestations des villageois afin de renverser les responsables locaux”, Yang Maodong a été arrêté une première fois, le 6 octobre 2005, pour “trouble à l'ordre public”. Il a été libéré, sans jugement, trois mois et demi plus tard. Constamment harcelé par la police, il a été passé à tabac à trois reprises depuis sa libération, la dernière fois en août 2006. Chen Shuqing, membre du Parti démocrate chinois (interdit), a été convoqué par la police de Hangzhou (Zhejiang). Il s'est présenté, le 14 septembre, à un commissariat local et y a été placé en détention. Il est accusé d'“incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat”. Les policiers ont perquisitionné son domicile pour y saisir les disques durs de son ordinateur et quelques documents personnels. Diplômé d'une maîtrise en biologie, Chen Shuqing a déjà été détenu pendant quatre mois en 1999 pour avoir pris part à la fondation du Parti démocrate chinois. Après sa libération, le cyberdissident a suivi des études dans le but de devenir avocat. Il a passé le concours du barreau en 2005, mais le Bureau de la justice de la province du Zhejiang lui a refusé sa licence d'avocat au motif que les articles qu'il avait publiés sur Internet violaient la Constitution. Chen Shuqing avait porté réclamation devant les tribunaux concernant cette décision, mais avait perdu les procès en première et deuxième instances. Plusieurs sites fermés pour des motifs politiques Le ministère de la Sécurité publique, cité par l'agence officielle Chine Nouvelle, a déclaré avoir fermé plus 320 sites “illégaux” et supprimé 15 000 éléments “dangereux” sur Internet entre les 6 et 8 septembre. La plupart seraient impliqués dans des activités criminelles telles que la vente d'armes, d'explosifs, de narcotiques, les jeux d'argent et l'escroquerie en ligne. Reporters sans frontières a toutefois recensé, ces dernières semaines, plusieurs cas de sites fermés pour des raisons politiques. Ainsi, le site du magazine Baixing (Le Peuple), basé dans la province du Jiangsu (Est), a été rayé de la Toile, le 6 septembre 2006, après avoir publié des informations et des commentaires de lecteurs sur la mort, le 13 août, d'un habitant de la ville de Jiangyin. Ce dernier s'était opposé à la démolition de sa maison, qui rentrait dans le cadre d'une politique de planification urbaine, et avait été battu à mort par des voyous recrutés par les autorités locales. L'éditeur du site, Huang Liantian, a affirmé à Reuters que les autorités provinciales lui avaient ”demandé de supprimer tout ce qui est en rapport avec la démolition, sans quoi le site Web serait fermé“. Le magazine a néanmoins pu être remis en ligne à une nouvelle adresse enregistrée dans la province du Guangdong, le 12 septembre, sans qu'aucune modification soit apportée à son contenu. Par ailleurs, deux responsables du site Netease, Tang Yan et Liu Xianghui, ont été rétrogradés vraisemblablement pour avoir lancé, le 4 septembre, un sondage d'opinion portant sur la question : “Si vous vous réincarniez, souhaiteriez-vous être Chinois ?”. Le 10 septembre, 10 234 internautes avaient participé au sondage et 64% d'entre eux avaient répondu par la négative. 37,5% des répondants estimaient que “la dignité des Chinois n'est pas suffisamment respectée” et 17,6% qu'“il est impossible pour un Chinois de devenir propriétaire de son logement”. Plus récemment, le 11 septembre, c'est le site de Zou Tao (http://www.zoutao.com/), un habitant de la ville de Shenzen (près de Hong Kong), qui a été fermé. Ce blogger de 32 ans avait appelé la population, en avril, à ne pas acheter d'appartements pendant trois ans afin de réguler un marché immobilier en surchauffe. Cette campagne, lancée sur Internet, a gagné le soutien de dizaines de milliers d'internautes et a eu des échos à travers toute la Chine. La fermeture de son site est très probablement liée à sa candidature, annoncée en août, à l'élection de l'Assemblée populaire de Shenzen. Alors que les candidats sont habituellement nommés par les comités locaux du Parti communiste, la volonté du blogger de se présenter aux élections du district de Luohu, qui se tiendront le 28 septembre, est perçue comme une menace par les autorités. Interdit de quitter le territoire et menacé par le Bureau de la sécurité publique de Shenzen, plusieurs de ses blogs ont également été fermés. Seul l'adresse http://blog.ztlm.net/zoutao/default.asp reste malgré tout accessible. ------------- Créer votre blog avec Reporters sans frontières : www.rsfblog.org
Publié le
Updated on 20.01.2016