Chine: RSF dénonce l'arrestation de quatre journalistes du Xinjiang Daily

Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités chinoises à libérer un rédacteur en chef adjoint, un chef du journal, et deux directeurs du groupe Xinjiang Daily, arrêtés le mois dernier sous l’accusation absurde de “duplicité.”

La police de la région autonome ouïghoure du Xinjiang a arrêté entre fin juillet et début août le rédacteur en chef adjoint du Xinjiang Daily Ilham Weli ; deux directeurs du même du groupe de presse Memtimin Obul et Juret Haji ; et Mirkami Ablimit, chef du Xinjiang Farmer's Daily, un journal subsidiaire du même groupe de presse. Les journalistes sont accusés d’avoir fait preuve de “duplicité” dans leurs choix éditoriaux dans la section en langue ouïghoure du journal. Les autorités chinoises utilisent le terme vague de duplicité pour accuser ceux qui s'opposeraient secrètement aux politiques gouvernementales.


"En inventant le crime de “duplicité”, le pouvoir de Pékin ne fait que souligner l’absence totale de motif valable dans l’arrestation de ces journalistes, s’indigne Cédric Alviani, chef du bureau Asie de l’Est de Reporters sans frontières (RSF). Non-content d’avoir quasiment interdit l’accès de la région aux médias étrangers, le président Xi Jinping essaie visiblement de bâillonner les médias locaux qui ne se résignent pas à imprimer sa propagande.”


L’intensification ces dernières années de la répression orchestrée par le pouvoir chinois contre la population musulmane turcophone ouïghour dans la province du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, a entraîné l’emprisonnement arbitraire de nombreux journalistes ouïgours et de leurs familles. Le journaliste llham Tohti, récipiendaire du prix Sakharov et fondateur de Uyghur Online, a été condamné à la prison à vie en 2014. Le mois dernier, la responsable du bureau de Buzzfeed à Pékin a été expulsée de Chine pour son reportage sur le Xinjiang.


La Chine occupe le bas du Classement RSF de la liberté de la presse (176e sur 180 pays) avec plus de 50 journalistes emprisonnés.

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Mise à jour le 28.09.2018