Chine: RSF dénonce l’exclusion d’un journaliste japonais lors d’une rencontre diplomatique
Reporters sans frontières (RSF) dénonce la décision du ministre des Affaires étrangères chinois, mercredi dernier, à Pékin, d’exclure un journaliste japonais qui couvrait une rencontre diplomatique Chine-Japon.
Un envoyé spécial du quotidien conservateur Sankei Shimbun, qui couvrait la rencontre entre les ministères des Affaires étrangères chinois et japonais le 29 août à Pékin, et dont le nom n’a pas été divulgué, a soudainement été déclaré persona non grata, sans raison précise, sur demande expresse du ministre chinois Wang Yi. En réaction, les autres journalistes japonais venus couvrir la rencontre ont boycotté l'événement.
“Cette décision arbitraire démontre une fois encore le peu de cas que fait Pékin de la liberté de la presse, dénonce Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est de RSF, pour qui cette mise à l’écart “est d’autant plus absurde que le journaliste était accrédité pour suivre la délégation et que les autorités chinoises lui avaient accordé un visa.”
Dans son rapport annuel publié en février, le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) décrivait l’acharnement croissant déployé par les autorités pour empêcher la presse étrangère de faire son travail. En 2017, deux photojournalistes de la délégation sud-coréenne avaient été ainsi frappés par des agents en civil alors qu’ils couvraient la visite officielle du président Moon à Pékin.
La semaine dernière, la cheffe du bureau de Buzzfeed News en Chine a aussi vu le renouvellement de son visa refusé, tout comme un journaliste suédois en 2016, la correspondante de l’Obs en 2015 ou encore un journaliste du New York Times en 2013.
La Chine occupe la 176eme place sur 180 pays dans le Classement mondial RSF de la liberté de la presse 2018 et compte plus de 50 journalistes emprisonnés.