Chine: RSF appelle à la libération du blogueur australien Yang Hengjun
Reporters sans frontières (RSF) appelle la Chine à libérer immédiatement le blogueur australien d’origine chinoise Yang Hengjun, arrêté à Guangzhou le weekend dernier et accusé de « mettre en danger la sécurité nationale. »
Yang Hengjun, 53 ans, a disparu le 18 janvier alors qu’il voyageait avec sa famille dans la ville de Guangzhou, dans le sud de la Chine. Pékin a depuis confirmé l’arrestation de ce célèbre écrivain, blogueur et commentateur politique de nationalité australienne, qu’elle accuse de « mettre en danger la sécurité nationale. ». Yang est détenu à Pékin sous le régime de « résidence surveillée dans un lieu désigné » (RSDL), un système de détention qui peut durer jusqu’à six mois et qui est souvent accompagné de torture et de mauvais traitements.
Yang, qui pendant les dix premières années de sa carrière a travaillé pour le ministère des Affaires étrangères chinois, a été naturalisé citoyen australien en 2000. Il se montre depuis très critique vis à vis du régime de Pékin et milite pour la démocratie en Chine. Suivi par plus de 130 000 personnes sur Twitter, il est connu pour ses contributions au magazine international The Diplomat. Avant son arrestation, Yang enseignait à l’université de Columbia à New York.
« Yang Hengjun n'a commis aucun crime en commentant l’actualité sociale et politique de la Chine, ce qui rend son arrestation totalement injustifiée et abusive, s’indigne Cédric Alviani, directeur du bureau Asie de l’Est du Reporters sans frontières (RSF), qui appelle la communauté internationale « à intensifier la pression sur Pékin pour qu'elle libère immédiatement Yang et tous les autres journalistes et blogueurs détenus. »
En mars 2011, Yang avait déjà disparu à l'aéroport de Guangzhou après avoir été suivi par trois hommes. Deux jours plus tard, il était réapparu en Australie et avait alors affirmé qu'il s'agissait d'un « malentendu ». La Chine détient aussi le photoreporter primé Lu Guang, résident permanent aux États -Unis, qui avait été arrêté dans la province du Xinjiang (ouest) en décembre 2018, et l'éditeur suédois Gui Minhai, enlevé par les services secrets chinois en Thaïlande en 2016.
La Chine est l’une des plus grandes prisons du monde pour les journalistes, avec plus de 60 d’entre eux derrière les barreaux. Dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018 publié par RSF, le pays stagne au 176e rang sur 180.