Ce que l'on ne peut pas lire dans la presse chinoise
Organisation :
Le Département de la propagande a célébré à sa manière le 3 mai, Journée internationale de la liberté de la presse, en imposant aux médias chinois des restrictions sur la couverture de la série d'attaques d'écoles, de l'Expo Shanghai, des risques de bulle immobilière, de la visite de Kim Jong-il en Chine et de la situation politique à Taiwan. Reporters sans frontières a obtenu des retranscriptions des directives adressées récemment aux responsables de médias chinois.
"Pour éviter tout sentiment de peur dans la population et empêcher des extrémistes de commettre des crimes similaires, il est strictement interdit de rapporter les affaires d'attaques dans les écoles, ou de publier des commentaires. Les articles concernant les affaires du Jiangsu et de Leizhou déjà publiés doivent être supprimés d'Internet. Enfin, les reporters du Nanfang Dushi Bao et du Nanfang Zhoumo qui sont allés à Taizhou pour couvrir une attaque doivent quitter les lieux immédiatement", a ordonné le Département de la propagande aux responsables des médias suite à une série d'attaques dans des écoles chinoises. Les autorités locales ont été critiquées pour avoir empêché la presse de rendre compte des événements, notamment de la colère des familles.
"A propos des activités des autorités centrales lors de l'Expo Shanghai, tous les médias doivent utiliser les rapports de l'agence centrale Xinhua ou des autres organes de presse centraux. Les autres médias ne doivent pas publier leurs propres reportages et ne doivent pas poser de questions aux dirigeants nationaux durant leurs déplacements à Shanghai", a prévenu le département de la Propagande, à la veille de l'inauguration de l'Expo universelle 2010. L'organe de censure précise : "A propos de la cérémonie d'ouverture, vous devez respecter les règles déjà établies. Il est interdit d'émettre des doutes, et si un quelconque incident intervient soudainement, il est interdit de l'annoncer sans autorisation, ou de publier de commentaire."
"Il est interdit de relayer les critiques des médias occidentaux, notamment sur l'inflation qui affecte le marché immobilier. Pour traiter de ce sujet, vous ne pouvez utiliser que les rapports contenant les explications des officiels", a indiqué le Département de la propagande à propos des risques de bulle immobilière annoncés dans des médias étrangers.
Alors que le dictateur nord-coréen Kim Jong-il vient d'entamer une visite en Chine, la presse en chinois n'a publié aucun article détaillé sur sa présence dans le pays. En revanche, des médias chinois en anglais ont diffusé cette information.
Par ailleurs, le Département de la propagande a récemment demandé aux médias de ne pas couvrir les récentes déclarations de responsables de l'opposition taïwanaise à propos des relations entre la Chine et Taïwan.
Ces nouvelles directives font suite à une série de restrictions sur la couverture du tremblement de terre du Qinghai : http://fr.rsf.org/chine-censure-expo-shanghai-tremblement-de-terre-qinghai-29-04-2010,37230.html
Le Département de la propagande, bastion conservateur fidèle au président Hu Jintao, prédateur de la liberté de la presse, a également lancé une nouvelle attaque contre les "forces hostiles" qui utilisent Internet pour déstabiliser la Chine. Wang Chen, numéro 2 du Département, a appelé les députés chinois à adopter une Loi d'administration d'Internet pour bloquer les informations dangereuses et empêcher l'"infiltration d'Internet par des forces hostiles".
Reporters sans frontières a créé le Jardin des Libertés de l'Exposition universelle de Shanghai pour informer le grand public sur les restrictions à la liberté d'expression en Chine : http://fr.rsf.org/shanghai.html
Publié le
Updated on
20.01.2016