Reporters sans frontières dénonce le recours à un procédé indigne de démocrates après les déclarations du Parti populaire annonçant son intention de ne plus prendre part aux programmes, débats et interviews des médias appartenant au groupe Prisa.
“Reporters sans frontières dénonce le recours à un procédé indigne de démocrates après les déclarations du Parti populaire annonçant son intention de ne plus prendre part aux programmes, débats et interviews des médias appartenant au groupe Prisa. Si le Parti populaire estime que les propos de Jesus Polanco, le président du groupe de presse, sont “intolérables” et représentent une “agression injustifiée”, qu'il fasse appel à la justice. Dans un État de droit, se pourvoir devant les tribunaux est la seule réponse appropriée à ce type de litige. En revanche, le recours au chantage ne saurait être toléré. Cette tentative d'intimidation constitue une atteinte grossière à la liberté d'expression et d‘information. Nous appelons le parti conservateur à revenir sur ses déclarations”, a fait savoir l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Le 23 mars, le Parti populaire (opposition conservatrice) a appelé au boycott des médias appartenant au premier groupe de presse du pays, Prisa, en réaction aux propos de son président, Jesus Polanco, lors de l'assemblée générale du groupe, le 22 mars. Ce dernier avait insisté sur les difficultés de travailler dans une atmosphère politique excessivement tendue. Il avait ajouté que les récentes protestations du Parti populaire contre la politique antiterroriste du gouvernement actuel pouvaient être assimilées à “du franquisme pur et dur”. Dans son communiqué de presse, le Parti populaire a annoncé qu'il suspendrait sa participation aux programmes, débats et interviews réalisés par les médias appartenant au groupe Prisa, et ce tant que son président n'aura pas rectifié “publiquement et sans équivoque” ses propos. Le communiqué s'adressait à “tous les actionnaires, annonceurs et clients “ du groupe de presse.
De nombreuses formations politiques et organisations professionnelles de journalistes ont dénoncé l'appel au boycott. Outre le quotidien indépendant El Pais, le groupe Prisa contrôle la radio Cadena Ser, le quotidien sportif AS, la chaîne de télévision Cuatro et détient des participations dans le journal français Le Monde ainsi que dans Sogecable, l'opérateur de Canal Plus en Espagne.