Attentats et menaces se poursuivent en province à un rythme alarmant
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Après les multiples menaces récemment subies par la journalistes et défenseur des droits de l’homme Dina Meza, de nouveaux cas d’attentats et de menaces survenus à la fin du mois d’avril illustrent l’impossibilité pour les acteurs de l’information d’exercer leur activité à l’abri du danger. Le pays compte 26 journalistes tués en une décennie dont 19 pour la seule période consécutive au coup d’État du 28 juin 2009. Aucune de ces affaires n’a connu d’élucidation à ce jour.
“Nous attendons des autorités qu’elles nous confirment qu’une protection en bonne et due forme sera accordée à tous les journalistes et défenseurs des droits de l’homme victimes d’attaques et de menaces de mort, dont nous avons signalé la situation avec le Comité pour la libre expression (C-Libre), notre organisation partenaire. Ces mesures doivent faire l’objet d’un véritable suivi associant des représentants de la société civile”, a déclaré Reporters sans frontières.
Correspondant local de la chaîne Canal 6, Elder Joel Aguilar a survécu, le 28 avril 2012, à un attentat perpétré au fusil d’assaut AK-47 par deux individus qui le poursuivaient en voiture sur la route reliant la localité de La Entrada, dans le département de Copán, à San Pedro Sula. Quatorze impacts ont été relevés sur le véhicule du journaliste. Le modèle de voiture utilisé par les assaillants désignerait les bandes criminelles opérant dans la région et dont Elder Joel Aguilar avait dénoncé certains trafics à l’antenne.
Egalement employé par la chaîne Canal 6, où il dirige les programmes “Actualités 2012” et “Al punto”, Santiago Cerna a fait l’objet d’appels menaçants sur son téléphone portable, le 26 avril. Au lendemain de ces menaces, le journaliste a été intercepté par une voiture sans plaque d’immatriculation et aux vitres teintées alors qu’il se rendait dans un restaurant de San Pedro Sula. Habitué à traiter de l’agenda politique local, Santiago Cerna, plusieurs fois intimidé et attaqué physiquement dans le passé, est actuellement le cinquième journaliste cible de menaces de mort à San Pedro Sula, selon le bilan dressé par C-Libre.
Un autre attentat concerne, enfin, Selvín Martínez, correspondant de la chaîne JBN Televisión, dont le domicile a été mitraillé par des inconnus à bord d’une voiture, le 26 avril à Omoa, dans le département de Cortés. Le journaliste rentrait d’un déplacement à San Pedro Sula lorsqu’il a assisté à la scène, alors que deux de ses enfants âgés de trois et cinq ans, jouaient à l’extérieur de la maison. Seize impacts ont été relevés sur les lieux à l’issue de l’attaque qui n’a heureusement pas fait de victime. Au moment d’alerter la police, le journaliste a obtenu pour réponse : “Je suis en réunion.” Ses soupçons quant à l’origine de l’attentat se portent sur le scandale provoqué par le récent refus du maire d’Omoa d’accorder une aide économique à une administrée en difficulté.
Reporters sans frontières, qui vient de réactualiser sa liste de prédateurs de liberté d’informer à l’occasion de la Journée du 3 mai, rappelle que le Honduras en compte un en la personne de l’entrepreneur Miguel Facussé Barjum, alors que la répression née du coup d’État continue de s’abattre sur les journalistes communautaires et d’opposition.
Publié le
Updated on
20.01.2016