Attaque contre le Club de la presse et interpellations de journalistes à Peshawar

Des militants du parti au pouvoir, la Ligue musulmane du Pakistan (LMP-QA), ont attaqué, le 29 juin 2006, le Club de la presse de Peshawar où se tenait une conférence de presse. Plusieurs journalistes et employés du club ont été blessés, ainsi que des membres d'une faction dissidente du parti. Reporters sans frontières est indignée par cette attaque contre le lieu symbolique et normalement sanctuarisé de la communauté journalistique de Peshawar. "Nous demandons que les responsables, facilement identifiables puisqu'ils appartiennent au parti au pouvoir, soient arrêtés et punis. Dans un moment si délicat après l'assassinat d'Hayatullah Khan, il est très important que les journalistes soient protégés dans l'exercice de leur travail", a déclaré l'organisation. Des militants du parti au pouvoir ont agressé des journalistes avec des bâtons et des fusils AK-47, car ils voulaient empêcher trois chefs d'une faction dissidente de donner une conférence de presse dans les locaux du Club de la presse. Les journalistes leur avaient proposé de prendre la parole après leurs opposants, mais ils ont refusé et ont attaqué les personnes présentes. La police a arrêté six militants et confisqué des armes. Le Club de la presse de Peshawar a déjà subi des attaques dans le passé, mais c'est la première fois qu'il est victime de militants du parti au pouvoir. Des journalistes de Peshawar ont affirmé que cet incident faisait partie "d'une conspiration contre la presse qui vise à l'empêcher d'exercer son travail d'information, en particulier dans l'enquête sur le meurtre d'Hayatullah Khan". Le président du Club, Syed Bukhar Shah, a déclaré à Reporters sans frontières qu'il "s'agissait là d'un acte de terrorisme". Les journalistes ont lancé des poursuites judiciaires, notamment en vertu de la loi antiterroriste, contre leurs agresseurs. Ils ont également déposé une plainte contre le ministre fédéral des Affaires politiques, Amir Muqaam, également président de la branche provinciale de la LMP-QA, et une députée provinciale du LMP-QA, Nighat Orakzai. Par ailleurs, Khalil Afridi, du quotidien en ourdou Khabrian, Sudhir Afridi, du quotidien anglophone The Frontier Post, et Abu Zar Afridi, du quotidien en ourdou Express, ont été détenus pendant toute la journée du 26 juin par les autorités de la zone tribale Khyber, près de Peshawar. Ils venaient d'interviewer un religieux recherché par les services de sécurité. Enfin, Asif Wadood, journaliste d'investigation du quotidien en ourdou Aaj, a été convoqué par les autorités locales de Peshawar, après avoir révélé les détails du projet de budget de cette province dirigée par le MMA (fondamentaliste). Convoqué le 16 juin au secrétariat du chef du gouvernement de la province, des officiels ont tenté de lui faire révèler le nom de ses sources. Le journaliste a refusé de céder aux pressions.
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Updated on 20.01.2016