Le 25 septembre, Nguyen Vu Binh entamera sa quatrième année de prison. Malgré les pressions de ses geôliers, il refuse toujours de rédiger son "autocritique". "Libérer Nguyen Vu Binh montrerait que le livre blanc sur les droits de l'homme rendu public par le Viêt-nam n'est pas que de la poudre au yeux", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 25 septembre 2005, Nguyen Vu Binh entamera sa quatrième année de prison. Malgré les pressions de ses geôliers, il refuse toujours d'écrire son "autocritique", comme les autorités le lui demandent.
"Le Viêt-nam a récemment rendu public un livre blanc sur les droits de l'homme, dans lequel il s'engage à respecter la liberté d'expression et à promouvoir une utilisation libre d'Internet. Libérer Nguyen Vu Binh, emprisonné depuis trois ans pour quelques articles publiés sur le Net, montrerait que ces déclarations ne sont pas simplement de la poudre au yeux", a déclaré l'organisation.
Le cyberdissident est détenu dans une cellule exiguë avec des prisonniers de droit commun. Il refuse de rédiger son "autocritique", c'est-à-dire un texte dans lequel il reconnaîtrait sa culpabilité et ferait allégeance au parti communiste vietnamien.
Ancien journaliste d'une publication officielle du Parti communiste vietnamien, Tap Chi Cong San (Les revues communistes), Nguyen Vu Binh a été arrêté le 25 septembre 2002 et condamné, le 31 décembre 2003, à sept ans de prison et trois ans de résidence surveillée.
Le cyberdissident a été accusé d'avoir entretenu des relations avec des "dissidents subversifs", comme Le Chi Quang et Pham Hong Son. Il aurait ensuite reçu, de la part "d'une organisation réactionnaire basée à l'étranger", la somme de 4,5 millions de dongs vietnamiens (environ 230 euros). Les autorités lui ont également reproché sa participation à une association de lutte contre la corruption ainsi que sa demande, faite en 2000 aux autorités vietnamiennes, de créer un parti libéral démocratique. Enfin, Nguyen Vu Binh a été condamné pour avoir publié sur Internet des textes dont le contenu présentait un "caractère réactionnaire", notamment un essai intitulé "Réflexion sur les accords frontaliers sino-vietnamiens", dans lequel il critiquait un traité conclu entre la Chine et le Viêt-nam en 1999.
Dans son livre blanc sur la "réalisation dans la protection et la promotion des droits de l'homme", le Viêt-nam dit respecter et protéger "le droit à la liberté de parole, de presse et celui à l'information du peuple". Ce document indique que plus de 200 "journaux électroniques" sont publiés dans le pays et que "le gouvernement vietnamien (...) encourage et facilite l'usage et l'exploitation des informations sur Internet par les habitants".