Après l'amnistie de onze prisonniers politiques, Reporters sans frontières appelle le Président à étendre cette mesure aux journalistes emprisonnés

Reporters sans frontières a écrit au président de la République turkmène, Gurbanguly Berdymukhammedov, après l'amnistie prononcée le 9 août 2007, en faveur de onze prisonniers politiques, dont deux avaient été condamnés pour leur participation à une tentative de coup d'Etat en 2002. “Monsieur le Président, Nous profitons de cette mesure de clémence pour vous demander d'étendre l'amnistie et de libérer les journalistes, prisonniers de conscience et militants de la liberté d'expression et des droits de l'homme détenus au Turkménistan. Je souhaite attirer votre attention sur trois cas en particulier. Les journalistes et militants des droits de l'homme Annakourban Amanklytchev, Sapardourdy Khajiev et Ogoulsapar Mouradova ont été condamnés le 25 août 2006 à six et sept ans de prison. Ils avaient prêté leur concours à une journaliste réalisant un documentaire sur le Turkménistan pour la télévision publique française. Nous sommes aujourd'hui sans nouvelles des deux premiers et particulièrement inquiets quant à leur état de santé. Vous n'ignorez pas, Monsieur le Président, la dureté des conditions de détention des prisonniers « spéciaux ». Ogoulsapar Mouradova, correspondante de Radio Free Europe / Radio Liberty au Turkménistan et militante des droits de l'homme, arrêtée le 18 juin 2006, est décédée de mort violente en septembre 2006, dans la prison où elle purgeait sa peine. Tout indique qu'elle a été battue à mort. Je vous demande instamment, Monsieur le Président, d'ordonner qu'une enquête soit ouverte sur les circonstances du décès de cette femme de cinquante-huit ans et mère de trois enfants, dont la mort tragique entache gravement l'image du Turkménistan. Enfin, les proches de ces trois journalistes et militants des droits de l'homme font l'objet de pressions, du simple fait qu'un membre de leur famille a été emprisonné et condamné. Je fais appel à votre bienveillance pour vous demander de leur permettre de mener une existence aussi paisible que possible, alors qu'ils sont déjà profondément éprouvés par l'incarcération ou la mort de l'un des leurs. Sensible à vos multiples déclarations et aux décisions que vous avez prises depuis votre élection en février dernier, j'espère vivement que vous engagerez une politique de libéralisation et que des mesures concrètes, même limitées, permettront, notamment aux journalistes, de garder espoir. Je vous remercie de l'attention que vous voudrez bien accorder à ma demande et je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma très haute considération. Robert Ménard Secrétaire général”
Publié le
Updated on 20.01.2016