Appel d’AMARC-ALC et Reporters sans frontières à l’arrêt des persécutions envers les médias communautaires et d’opposition
Organisation :
L’Association mondiale des radios communautaires - Amérique latine Caraïbe (AMARC-ALC) et Reporters sans frontières unissent à nouveau leurs voix pour que cessent les hostilités envers la presse communautaire et d’opposition ou réputée telle, dans le contexte de troubles sociaux qui agitent actuellement le pays. Une envoyée spéciale de Reporters sans frontières est présente depuis 31 mars 2011 à Zacate Grande, où la radio communautaire La Voz de Zacate Grande subit une répression permanente depuis son apparition, le 14 avril 2010, qui a dernièrement failli coûter la vie à son directeur. La radio défend la cause de l’Association pour le développement de la péninsule de Zacate Grande (ADEPZA), dont les représentants sont accusés par le magnat de l’agro-industrie Miguel Facussé Barjum d’“usurpation de terre”.
Brutalités policières et militaires se sont multipliées au cours des manifestations pacifiques, notamment enseignantes, de cette seconde quinzaine du mois de mars. Ces actes répressifs sont d’autant plus scandaleux qu’ils s’accompagnent d’une volonté évidente d’empêcher toute couverture des événements par des médias connus pour leur résistance au coup d’État du 28 juin 2009.
“Le trauma provoqué par le putsch n’a pas fini de peser au sein de la société hondurienne et les actuelles manifestations en sont l’expression. La répression connaît un nouveau pic alors que des représentants des mouvements sociaux, de la société civile et des ONG du pays viennent témoigner de la situation devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) actuellement en session. Les promesses formulées par les autorités devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU sont clairement démenties par la réalité. Selon nous, et pour ce qui relève de notre mandat, le Honduras ne retrouvera jamais la paix tant que :
-durera l’impunité, non seulement pour les crimes commis contre des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme, mais aussi pour les agressions, attentats et sabotages de médias dont les auteurs sont pourtant connus.
-s’appliquera en matière de radiodiffusion et de télécommunications une législation devenue obsolète et qui ne ménage aucune place à des médias communautaires et sociaux comme l’exigent pourtant les standards juridiques interaméricains.
-demeurera bloqué l’accès à l’information publique sur les responsabilités dans les exactions les plus graves constatées depuis le coup d’État. Sans cela perdurera, comme aujourd’hui, la logique du putsch”, ont déclaré AMARC-ALC et Reporters sans frontières. Au cours des manifestations de ces derniers jours, deux faits graves ont retenu notre attention en plus de ceux que nous avons dénoncés. Le premier date du 28 mars. Il s’agit du passage à tabac par des effectifs de la police et de l’armée, puis l’arrestation et la détention pendant douze heures de Miriam Miranda, présidente de l’Organisation fraternelle noire du Honduras (Ofraneh), structure dont dépend la station Radio Faluma Bimetu (Coco Dulce), elle aussi censurée et attaquée. Bien que libérée, Miriam Miranda reste sous le coup d’une accusation absurde de “sédition”. L’autre épisode, en date du 30 mars, est la détention pendant quatre heures de Pedro López, de Radio Progreso. Le journaliste a été arrêté avec deux autres personnes alors qu’il couvrait une protestation contre la privatisation du secteur éducatif, la hausse des prix des carburants et les conditions de travail dans les industries textiles (maquillas). Station soixantenaire fondée par les jésuites, Radio Progreso avait subi une occupation militaire quelques heures seulement après le coup d’État. Compte tenu de la situation dramatique que subissent les médias communautaires, les Rapporteurs spéciaux pour la liberté d’expression de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) et des Nations unies ont fait part de leur préoccupation devant une telle escalade de la violence et exigé de l’État hondurien qu’il consacre ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme et de liberté d’expression, également aux fins de protection de l’activité journalistique des médias communautaires, qui jouent actuellement un rôle clé dans le débat social et la diffusion d’informations que d’autres médias omettent délibérément.
-durera l’impunité, non seulement pour les crimes commis contre des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme, mais aussi pour les agressions, attentats et sabotages de médias dont les auteurs sont pourtant connus.
-s’appliquera en matière de radiodiffusion et de télécommunications une législation devenue obsolète et qui ne ménage aucune place à des médias communautaires et sociaux comme l’exigent pourtant les standards juridiques interaméricains.
-demeurera bloqué l’accès à l’information publique sur les responsabilités dans les exactions les plus graves constatées depuis le coup d’État. Sans cela perdurera, comme aujourd’hui, la logique du putsch”, ont déclaré AMARC-ALC et Reporters sans frontières. Au cours des manifestations de ces derniers jours, deux faits graves ont retenu notre attention en plus de ceux que nous avons dénoncés. Le premier date du 28 mars. Il s’agit du passage à tabac par des effectifs de la police et de l’armée, puis l’arrestation et la détention pendant douze heures de Miriam Miranda, présidente de l’Organisation fraternelle noire du Honduras (Ofraneh), structure dont dépend la station Radio Faluma Bimetu (Coco Dulce), elle aussi censurée et attaquée. Bien que libérée, Miriam Miranda reste sous le coup d’une accusation absurde de “sédition”. L’autre épisode, en date du 30 mars, est la détention pendant quatre heures de Pedro López, de Radio Progreso. Le journaliste a été arrêté avec deux autres personnes alors qu’il couvrait une protestation contre la privatisation du secteur éducatif, la hausse des prix des carburants et les conditions de travail dans les industries textiles (maquillas). Station soixantenaire fondée par les jésuites, Radio Progreso avait subi une occupation militaire quelques heures seulement après le coup d’État. Compte tenu de la situation dramatique que subissent les médias communautaires, les Rapporteurs spéciaux pour la liberté d’expression de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) et des Nations unies ont fait part de leur préoccupation devant une telle escalade de la violence et exigé de l’État hondurien qu’il consacre ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme et de liberté d’expression, également aux fins de protection de l’activité journalistique des médias communautaires, qui jouent actuellement un rôle clé dans le débat social et la diffusion d’informations que d’autres médias omettent délibérément.
Publié le
Updated on
20.01.2016