Agitation politique et dégradation du climat sécuritaire
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Reporters sans frontières exprime sa profonde inquiétude face à la détérioration de la sécurité pour les journalistes au Burundi, à l'approche de l'élection présidentielle du 28 juin 2010. Ces dernières semaines, une série d'incidents, touchant directement des journalistes et des médias burundais, a été recensée.
" Ces dérapages sont particulièrement graves pour ce pays qui connaissait, il y a quelques mois encore, une certaine sérénité. Depuis les élections communales du 24 mai 2010, qui ont vu treize partis politiques se retirer de la course à la présidentielle, l'instrumentalisation politique et l'insécurité mettent en péril le travail des journalistes. Nous demandons aux autorités burundaises de tout mettre en oeuvre pour assurer leur sécurité physique", a déclaré l'organisation.
Le 7 juin 2010 au soir, Emmanuel Ndayishimiye, journaliste à la Radio publique africaine, à été attaqué à coups de briques par des agents de la communication burundaise, alors qu'il regagnait son domicile. Les agents lui reprochaient la diffusion, il y a trois mois, d'une nouvelle concernant un chef musulman de la province de Ngozi (Nord), violemment battu par des policiers.
" Les policiers m'ont demandé pour quelle raison j'avais diffusé cette information. Je leur ai répondu que j'étais journaliste et que je ne faisais que mon travail. Ils se sont alors mis à me frapper aux genoux et au ventre. J'ai dû être hospitalisé", a déclaré Emmanuel Ndayishimiye à Reporters sans frontières.
" Ce n'est pas évident de travailler dans ce contexte de tensions. J'ai vraiment peur. J'ai porté plainte mais je ne sais pas si cela va aboutir à une condamnation des responsables", a t-il ajouté.
Le 8 juin, plusieurs organisations des médias et journalistes du Burundi ont adressé une lettre conjointe au Conseil national de la communication (CNC), organe de régulation des médias, dans laquelle ils condamnent l'attitude de la radio privée Rema FM. Cette radio, proche du pouvoir en place, est accusée de manipuler l'information, de promouvoir la haine et de stigmatiser certaines personnalités politiques, principalement de l'opposition.
Inquiètes, les organisations appellent le CNC à sortir de son inertie et à réagir rapidement afin que les informations diffusées par Rema FM ne viennent compromettre la paix sociale du pays.
Reporters sans frontières est également profondément attristée par l'homicide, le 13 juin 2010, de la technicienne de la radio sans frontières Bonesha FM, Aurore Citegetse, tuée d'une balle perdue alors qu'elle regagnait son domicile.
Des bandits armés qui cherchaient à cambrioler une station-service ont tiré des coups de feu à l'aveugle. Une des balles a atteint la technicienne au niveau de la tête.
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Updated on
20.01.2016