Affaire Ulcan : RSF demande à Laurent Fabius de faire pression sur les autorités israéliennes

Alors que le “hacker” Ulcan, qui résiderait en Israël, n’a pour le moment pas été inquiété par la justice française pour les agressions qu’il a lui-même revendiquées et conduites en public contre des journalistes et des médias français, Reporters sans frontières (RSF) demande à Laurent Fabius, en visite officielle, de convaincre les autorités israéliennes d’agir.

A quelques jours de son déplacement officiel en Israël dimanche 21 juin 2015, Laurent Fabius a reçu un courrier de RSF, lui demandant de faire pression sur les autorités israéliennes pour qu’elles ouvrent une enquête sur le cas Ulcan, ce “hacker”, auteur présumé de multiples agressions contre des journalistes français. Ce dernier résiderait à Ashdod en Israël. Dans cette lettre, RSF exhorte le ministre des Affaires étrangères à “convaincre les autorités israéliennes d’ouvrir une enquête sur ces violences afin d’en identifier l’auteur, le cas échéant de le traduire en justice, et de mettre ainsi fin à ces attaques qui n’ont que trop duré.


Voilà bientôt un an qu’Ulcan attaque en toute impunité des journalistes français et leurs familles. Procédant à distance, derrière un ordinateur, l’individu exploite les faiblesses des services d’urgence français pour déployer d’importants dispositifs policiers au domicile de ses victimes. L’une de ses agressions a abouti à la mort du père de Benoît Le Corre, journaliste à Rue89, le 30 septembre 2014, selon un rapport d’expertise médicale.


Dans son courrier, l’organisation rappelle que “l’impunité dont (Ulcan) bénéficie sur le territoire israélien doit prendre fin, alors même que cette semaine, de nouvelles agressions ont été perpétrées contre Pierre Haski, rédacteur en chef de Rue89, Daniel Schneiderman, directeur de publication de l’émission Arrêt sur images, et Denis Sieffert, directeur de Politis.” En outre, la porte et des fenêtres des locaux de Politis ont été enfoncées par les forces de l’ordre suite à un énième appel malveillant du “hacker”.


Cet individu doit répondre de ses actes devant la justice. L’impunité intolérable dont il bénéficie n’a que trop duré, déclare Reporters sans frontières. La présomption de sa présence en Israël est suffisamment forte pour que la justice israélienne se saisisse de ce cas et fasse le nécessaire pour identifier l’auteur de ces violences et, le cas échéant, le traduire en justice”.


En France, deux informations judiciaires ont été ouvertes à la fin de l’année 2014, sur les deux volets de l’affaire : les attaques informatiques et les attaques à la personne. Deux juges d’instruction ont été désignés. Ils n’ont pour l’heure pas émis de mandat d’arrêt international.

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Updated on 02.06.2016