Après une cinquième plainte déposée par le gouvernement de l’archipel, un tribunal des Philippines a sommé la directrice du site indépendant Rappler de comparaître. Reporters sans frontières (RSF) appelle les plus hautes instances judiciaires du pays à cesser de s’acharner contre un symbole de la presse libre.


Jusqu’à dix de prison… C’est ce que risque la directrice du site d’information Rappler, Maria Ressa, qui doit comparaître ce vendredi 7 décembre devant le tribunal de première instance de Prasig, qui a émis un mandat d’arrêt après une nouvelle plainte déposée par le ministère philippin de la Justice. Entre les 26 et 28 novembre, le gouvernement avait déjà déposé quatre plaintes similaires pour évasion fiscale” et “déclaration de revenus erronés” devant la cour d’appel des affaires fiscales. La direction de Rappler a assuré à RSF que la fondatrice du site allait naturellement plaider non-coupable.


“L'acharnement avec lequel les autorités philippines essayent d’écraser Maria Ressa et l’équipe de Rappler vire clairement au pathétique, regrette Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Alors que le site fait preuve d’une transparence exemplaire, sa directrice est contrainte de se défendre comme une délinquante alors que c’est le gouvernement de l’archipel qui se comporte en voyou sans la moindre vergogne. Les plus hautes instances judiciaires du pays doivent en tirer les conséquences pour que cesse cette mascarade.”


RSF a récemment adressé une lettre au Procureur général des Philippines pour exiger la fin du harcèlement orchestré depuis plus d’un an à l’encontre de Rappler et de sa directrice.


L’archipel se situe en 133e position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018.

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Updated on 23.08.2019